5-20 août 2001
Liban. Durcissement du régime pro-syrien
Du 5 au 8, les services de la sécurité militaire procèdent à l'arrestation de plus de 200 membres de l'opposition chrétienne, appartenant au Courant patriotique libre proche de l'ancien général Michel Aoun, en exil en France, ou aux Forces libanaises (F.L.), la milice dissoute de Samir Geagea, aujourd'hui en prison. Cette rafle fait suite aux manifestations hostiles à la Syrie survenues à l'occasion de la tournée pastorale (27-29 juillet) du patriarche maronite Nasrallah Sfeir, dans la région du Chouf, la première depuis la fin de la guerre en 1990. Sont notamment interpellés les dirigeants Nadim Lteif, pour les « aounistes », et Toufic Hindi, pour les F.L. Dénonçant la « militarisation du régime » pro-syrien du président Lahoud, l'opposition druze et chrétienne condamne cette atteinte à leur volonté de réconciliation illustrée par la visite du patriarche maronite. L'armée invoque des soupçons de « complot partitionniste » et de « collusion avec l'ennemi israélien ». La plupart des personnes interpellées seront remises en liberté avant la fin du mois.
Le 13, le Parlement adopte une législation qui durcit le Code pénal en renforçant les pouvoirs du parquet et en réduisant les droits des détenus.
Le 20, des mouvements de blindés et de troupes syriennes sont enregistrés en direction de la plaine de la Bekaa et de Beyrouth.