5-20 avril 1989
Pologne. Accord entre le pouvoir et Solidarité sur les réformes politiques, économiques et syndicales
Le 5, au terme de deux mois de négociations autour de la « table ronde », un accord est signé entre le général Czeslaw Kiszczak, ministre de l'Intérieur, et Lech Wałęsa. Le pluralisme syndical est reconnu avec la légalisation prévue de Solidarité, Solidarité rurale et l'Association indépendante des étudiants (N.Z.S.), dissoutes en 1981. Les institutions politiques vont être démocratisées, grâce à une nouvelle Constitution instaurant une présidence de la République et un Parlement bicaméral : l'opposition disposera de 35 p. 100 des sièges à la Diète, tandis que le Sénat, supprimé après la Seconde Guerre mondiale, va être rétabli avec des élections libres. Enfin, sur le plan économique, les salaires sont indexés à 80 p. 100 sur le coût de la vie. Washington annonce des mesures en faveur de la Pologne, tandis que Paris et Bonn déclarent vouloir soutenir le « processus en cours ».
Le 7, les modifications constitutionnelles prévues par l'accord sont adoptées par le Parlement. La date des élections est fixée aux 4 et 18 juin.
Le 17, Solidarité est légalisé après huit ans de clandestinité. Le jour même, George Bush présente un plan d'aide à la Pologne d'un montant d'un milliard de dollars (6,3 milliards de francs) et à Varsovie, où il effectue une visite de deux jours, Roland Dumas, ministre français des Affaires étrangères, promet l'aide de la France.
Le 18, Lech Wałęsa et le général Jaruzelski se rencontrent à la Diète. Leur dernière entrevue datait de novembre 1981.
Le 19, le Prix Nobel de la paix se rend en Italie. Il reçoit à Rome un accueil de chef d'État et s'entretient longuement, le lendemain, avec son compatriote Jean-Paul II.