5-20 décembre 1993
Gabon. Réélection du président Omar Bongo
Le 5 a lieu le premier tour de la première élection présidentielle depuis l'établissement du multipartisme en mai 1990. Au pouvoir depuis vingt-six ans, le président sortant Omar Bongo est opposé à douze autres candidats, dont huit sont groupés au sein de la Convention des forces du changement, coalition de l'opposition qui avait réclamé le report du scrutin en raison des fraudes entachant selon elle sa préparation. Malgré de nombreuses irrégularités, les observateurs étrangers, notamment français, apportent leur caution au scrutin.
Le 8, troisième jour de manifestations à Libreville, l'armée appuyée par des blindés disperse les opposants qui protestent contre les fraudes.
Le 9, les autorités annoncent la réélection d'Omar Bongo dès le premier tour, avec 51,07 p. 100 des suffrages, contre 27,48 p. 100 pour son principal adversaire de l'opposition, le père Paul Mba Abessole.
Le 10, l'armée tire sur les manifestants dans la capitale où le couvre-feu est instauré. Le père Mba Abessole se proclame vainqueur du scrutin et nomme un gouvernement bis.
Le 14, lors de sa première conférence de presse depuis sa réélection contestée, le président Bongo dénonce le « gouvernement » de l'opposition et déclare que « la récréation est terminée ».
Le 20, les élections locales et municipales qui devaient se tenir le 26 décembre sont reportées au 27 mars 1994.