5-20 mai 2002
Cuba. Visite de Jimmy Carter à La Havane
Le 5, les autorités libèrent Vladimiro Roca, l'un des principaux opposants au régime de Fidel Castro, condamné en 1999 pour sédition.
Le 10, l'opposant Oswaldo Paya, président du Mouvement chrétien de libération, dépose devant l'Assemblée nationale une pétition, signée par plus de 10 000 personnes, qui réclame l'instauration de libertés fondamentales. Cette démarche constitue l'aboutissement du « projet Varela » – du nom d'un prêtre inspirateur des premiers mouvements nationalistes dans l'île, au xixe siècle – lancé par Oswaldo Paya en 1998. En application de la Constitution qui prévoit ce type d'initiative, les signataires réclament l'organisation d'un référendum, notamment sur l'adoption d'une loi électorale permettant la tenue d'élections libres.
Le 12, l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter, qui dirige un centre œuvrant pour la promotion de la paix, des droits de l'homme et de la démocratie, se rend en visite privée à La Havane, à l'invitation de Fidel Castro. Il est le plus haut dignitaire américain jamais reçu dans l'île communiste. Les États-Unis ont encore durci leur position à l'égard de Cuba à l'occasion du renforcement de la lutte antiterroriste.
Le 13, visitant l'institut de recherche en biotechnologies de l'île, Jimmy Carter met en doute les accusations portées par Washington avant son départ, selon lesquelles Cuba produirait et exporterait des armes biologiques.
Le 14, Jimmy Carter prononce à l'université de La Havane un discours qui est intégralement retransmis par la radio et la télévision nationales. L'ancien président plaide en faveur de la normalisation des relations américano-cubaines, et notamment de l'abrogation de l'embargo imposé par les États-Unis en 1960. Il évoque aussi le « projet Varela » et prône l'introduction de réformes démocratiques à Cuba.
Le 17, peu avant son départ, Jimmy Carter salue « la possibilité sans précédent qu'a eue le peuple cubain d'entendre sans censure les opinions d'un ancien président américain ».
Le 20, jour du centenaire de l'indépendance de l'île, le président Bush rejette l'idée d'une levée de l'embargo américain contre Cuba. Il soumet l'évolution de la position de son pays à la démocratisation du régime castriste, notamment à l'occasion des élections législatives prévues pour 2003.