5-21 avril 1992
Pérou. Coup de force du président Alberto Fujimori
Le 5, le président Alberto Fujimori dissout illégalement le Parlement, annonce la réorganisation du pouvoir judiciaire et suspend les garanties constitutionnelles. Le 17, il dissoudra aussi les assemblées régionales. L'armée qui le soutient prend position dans le centre-ville de Lima. Plusieurs opposants appartenant pour la plupart à l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (sociale-démocrate) sont arrêtés, et la presse est soumise à la censure. Ce « coup d'État civil », déploré notamment par les États-Unis, la C.E.E. et le secrétaire général de l'O.N.U., est approuvé par la majeure partie de la population. La guérilla du Sentier lumineux multiplie les attentats meurtriers.
Le 13, l'Organisation des États américains demande le « rétablissement de l'ordre démocratique » au Pérou, sans toutefois proposer de sanctions.
Le 21, le sénateur Maximo San Roman, premier vice-président, prête serment comme chef de l'État « constitutionnel » devant les membres du Parlement dissous réunis clandestinement dans la capitale. De son côté, Alberto Fujimori présente un calendrier qui étale le rétablissement de la démocratie sur un an.