5-22 décembre 1989
République démocratique allemande - République fédérale d'Allemagne. La réunification allemande en question
Le 5, Hans Modrow, Premier ministre est-allemand, et Rudolf Seiters, ministre ouest-allemand à la Chancellerie, concluent, à Berlin-Est, un accord établissant une totale liberté de circulation pour les ressortissants des deux Allemagnes.
Le 6, François Mitterrand fait une brève visite à Kiev pour rencontrer Mikhaïl Gorbatchev. De là, il lance au chancelier Kohl un avertissement qui ne peut que satisfaire son hôte : il ne faut pas « envenimer les choses » en Europe en parlant trop vite de réunification, ni tenter de remettre en cause les frontières.
Le 9, au terme du Conseil des chefs d'État et de gouvernement européens à Strasbourg, les Douze se prononcent pour une « libre autodétermination » du peuple allemand, qui pourra ainsi « retrouver son unité », à condition de « se situer dans la perspective de l'intégration communautaire ».
Les 19 et 20, pour sa première visite officielle en R.D.A., Helmut Kohl se rend à Dresde, ville symbole de l'écrasement de l'Allemagne nazie par les Alliés. Après sa rencontre avec Hans Modrow, il salue ses « compatriotes », qui l'acclament aux cris de « Deutschland ! Deutschland ! », mais les exhorte à la patience, l'objectif final restant cependant « l'union de [notre] nation ». Plusieurs accords économiques et culturels sont conclus à l'issue de cette visite.
Du 20 au 22, c'est au tour de François Mitterrand de se rendre en R.D.A. À Berlin-Est, le président de la République déclare que l'unité allemande est d'abord « l'affaire des Allemands », puis il se rend à Leipzig, où il visite les hauts lieux du mouvement de libéralisation et l'université, où les étudiants lui réservent un accueil enthousiaste.
Le 22, Helmut Kohl et Hans Modrow inaugurent l'ouverture du passage de la porte de Brandebourg, à Berlin. Cet événement est acclamé par la foule, pour qui il symbolise l'unité de la ville enfin retrouvée.