5-23 décembre 2015
Russie. Engagement de nouvelles poursuites contre Mikhaïl Khodorkovski.
Le 5, le Parlement adopte une loi qui place les décisions de la Cour constitutionnelle au-dessus de celles de la Cour européenne des droits de l’homme (C.E.D.H.). Cela doit permettre à Moscou d’ignorer le jugement de la C.E.D.H. rendu en juillet 2014 qui condamnait la Russie à verser près de 1,9 milliard d’euros aux anciens actionnaires du groupe pétrolier Ioukos démantelé en 2004.
Le 9, l’homme d’affaires Mikhaïl Khodorkovski, ancien dirigeant de Ioukos, qui vit en exil à Londres, tient une conférence de presse retransmise par vidéo à Moscou dans laquelle il qualifie d’« illégitimes » le Parlement et le pouvoir russes et déclare qu’« en l’absence d’élections justes […], la seule façon de changer le pouvoir [en Russie], c’est la révolution ».
Le 23, le Comité d’enquête de Russie, placé sous l’autorité du Kremlin, annonce le lancement d’un mandat d’arrêt international contre Mikhaïl Khodorkovski. Ce dernier est suspecté d’être le commanditaire de l’assassinat, en juin 1998, de Vladimir Petoukhov, le maire de Nefteïougansk, en Sibérie, qui était en conflit avec Ioukos. Mikhaïl Khodorkovski a déjà été condamné à la prison pour escroquerie et évasion fiscale en mai 2005. Gracié en décembre 2013 en échange de sa renonciation à jouer un rôle politique, il se pose toutefois en opposant au président Vladimir Poutine.