5-23 janvier 1992
Russie - Ukraine. Conflit au sujet de la flotte de la mer Noire
Le 5, le différend qui oppose la Russie à l'Ukraine sur le partage des forces de l'ex-U.R.S.S. s'aggrave à la suite de la décision ukrainienne de conserver le contrôle de la flotte de la mer Noire basée à Sébastopol, en Crimée. L'Ukraine, qui tente par tous les moyens de contenir l'influence de la Russie et souhaite créer sa propre armée, estime que seuls les navires équipés d'armes nucléaires entrent dans la catégorie des « armes stratégiques » placées sous le commandement unifié de la C.E.I. Cette position contredit les accords de Minsk du 30 décembre 1991.
Le 9, le président russe Boris Eltsine déclare que « la flotte de la mer Noire a été, est et sera russe ».
Le 14, le président ukrainien Leonid Kravtchouk dénonce le « chauvinisme » de la Russie et sa prétention à « dicter sa volonté » à ses voisins. Il annonce la création prochaine d'une monnaie nationale. Le même jour, le Tribunal constitutionnel de Russie dénonce un décret très contesté du président russe relatif à la fusion du ministère de l'Intérieur et du K.G.B.
Le 23, le Parlement de Russie affirme l'appartenance de la flotte de la mer Noire aux forces stratégiques de la C.E.I. et décide « d'examiner la constitutionnalité de la décision prise en 1954 de transférer la province de Crimée de la fédération de Russie à la république d'Ukraine ». Cette dernière décision viole les accords de Minsk et méconnaît le vote des habitants de Crimée – notamment des Russes – en faveur de l'indépendance de l'Ukraine, exprimé lors du référendum du 1er décembre 1991.