5-24 juillet 2017
Turquie - Allemagne. Poursuite des tensions bilatérales
Le 5, la police turque arrête dix militants des droits de l’homme, accusés de « crime au nom d’une organisation terroriste », dont la directrice d’Amnesty International pour la Turquie, Idil Eser, et le militant allemand Peter Steudtner.
Le 5 également, le président turc Recep Tayyip Erdogan qualifie de « suicide politique » le refus opposé par les autorités allemandes à sa demande de s’exprimer devant la communauté turque en marge du sommet du G20 prévu à Hambourg les 7 et 8. Il évoque le poids économique des « quatre-vingt mille entreprises turques » implantées en Allemagne.
Le 8, à Hambourg, la chancelière allemande Angela Merkel confirme ses « profondes divergences » avec le président turc – qu’elle a rencontré le 6 – au sujet de l’État de droit.
Le 14, Ankara annonce le report de la visite de parlementaires allemands sur la base aérienne de l’OTAN à Konya, dans le centre du pays, où des soldats allemands sont stationnés. L’interdiction par les autorités turques de la visite de parlementaires allemands sur la base d’Incirlik a provoqué, en juin, le transfert des soldats et des avions allemands de ce site vers la Jordanie.
Le 20, lors d’une conférence de presse à Berlin, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel annonce une « réorientation » de la politique de l’Allemagne à l’égard d’Ankara, qui inclut le réexamen des aides accordées par Berlin aux exportations ou aux investissements d’entreprises allemandes en Turquie. Il indique également sa volonté de discuter avec ses partenaires de l’Union européenne (UE) de l’avenir des fonds que perçoit la Turquie dans le cadre du processus de rapprochement avec l’UE.
Le 21, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble, dans un entretien à la revue Bild, dissuade ses concitoyens de se rendre en Turquie, comparant la situation dans ce pays à « la façon dont les choses se passaient en RDA ».
Le 24, le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu annonce l’abandon des poursuites engagées auprès d’Interpol contre sept cents entreprises allemandes soupçonnées par Ankara de financer le terrorisme.