5-24 juin 2002
Israël - Autorité palestinienne. Proposition américaine de règlement incluant le départ de Yasser Arafat
Le 5, alors que le directeur de la CIA, George Tenet, est en visite dans la région afin de contribuer à la réorganisation des services de sécurité palestiniens, un attentat à la voiture piégée, revendiqué par le Djihad islamique, fait 17 morts, dont 13 soldats, à Meggido, dans le nord d'Israël. La nuit suivante, Tsahal investit temporairement le quartier général du président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, à Ramallah.
Le 9, Yasser Arafat présente un nouveau gouvernement resserré.
Le 10, la rencontre entre le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et le président américain, George W. Bush, à Washington, confirme l'absence de volonté américaine d'imposer des négociations politiques à Israël.
Le 11, le numéro deux du Front populaire de libération de la Palestine, Abdelrahim Mallouh, est arrêté par l'armée israélienne à Ramallah.
Le 16, le ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, inaugure les travaux de construction d'une clôture destinée à empêcher les « infiltrations de terroristes » palestiniens, qui doit séparer la Cisjordanie du reste d'Israël sur 350 kilomètres.
Le 18, un attentat-suicide revendiqué par le Hamas fait 19 morts à Jérusalem. Face à la recrudescence des attentats, le gouvernement israélien annonce son intention de riposter, non plus par des incursions temporaires en territoire palestinien, mais par l'occupation de zones autonomes « aussi longtemps que durera la politique terroriste de l'Autorité palestinienne ». Tsahal réoccupe ainsi Tulkarem, Jénine, Kalkiliya et Naplouse, où le couvre-feu est imposé. Cette opération, baptisée « Voie ferme », suscite des critiques au sein du cabinet israélien, notamment de la part des ministres travaillistes.
Le 19, un nouvel attentat-suicide, revendiqué par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, fait 7 morts à Jérusalem-Est. L'armée entre à nouveau dans Ramallah et Bethléem. Yasser Arafat souligne « la nécessité d'arrêter totalement ces opérations » afin de « sauvegarder l'intérêt national ».
Le 19 également paraît dans le quotidien palestinien Al-Qods une pétition signée par 55 personnalités palestiniennes en faveur de l'arrêt des attaques contre les civils israéliens.
Le 24, le président Bush présente son plan pour le Proche-Orient, dont l'annonce avait été différée en raison des derniers attentats. Opérant un revirement par rapport à la position américaine sur le sujet, il appelle au départ de Yasser Arafat et à la mise en place d'une direction palestinienne « nouvelle et différente » dont les membres ne soient « pas compromis dans le terrorisme ». Cette exigence constitue un préalable à l'organisation d'élections et à la conclusion d'accords de sécurité avec les voisins israélien, égyptien et jordanien, puis à l'établissement d'un État palestinien provisoire chargé, d'ici à 2005, de négocier un règlement de paix avec Israël. Ce plan est salué par le gouvernement israélien comme par l'Autorité palestinienne, qui ne relève pas le préalable du retrait de Yasser Arafat.