5-24 juin 2006
Somalie. Victoire militaire de l'Union des Tribunaux islamiques
Le 5, au terme de trois offensives qui ont fait quelque quatre cents morts depuis février, les miliciens de l'Union des Tribunaux islamiques, présidée par cheikh Cherif Ahmad, conquièrent Mogadiscio, jusqu'alors contrôlé par les « seigneurs de la guerre » de l'Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme. Le pays ne dispose pratiquement plus de pouvoir central depuis le renversement du président Mohamed Siyad Barre en janvier 1991. Le gouvernement fédéral de transition dirigé par Abdullahi Yusuf, créé en octobre 2004 au Kenya et installé à Baidoa, n'a pas de pouvoir effectif. Des tribunaux islamiques ont été instaurés à partir de 1993 dans la capitale en proie à la lutte entre les factions, afin de restaurer l'ordre par le biais de l'application de la charia. Leurs partisans se sont eux-mêmes progressivement organisés en mouvement armé. Pour lutter contre la progression des combattants islamistes, les États-Unis ont financé à partir de 2002 les chefs de faction, réunis au sein de l'Alliance depuis la fin de 2005. Washington exprime sa crainte de « voir la Somalie devenir un refuge pour les terroristes étrangers ».
Le 15, un « groupe de contact », réuni sur l'initiative des États-Unis et comprenant des pays européens et africains, publie un communiqué prônant le dialogue entre le gouvernement fédéral de transition et l'Union des Tribunaux islamiques.
Le 22, à Khartoum, le gouvernement fédéral de transition et l'Union des Tribunaux islamiques concluent un accord de cessez-le-feu, sous l'égide de la Ligue arabe.
Le 24, l'Union des Tribunaux islamiques se dote d'un Conseil suprême contrôlé par cheikh Hassan Dahir Aweys, un vétéran de la lutte armée, considéré comme un membre de l'aile « dure » du mouvement.