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5-24 mars 2005

Liban. Retrait militaire syrien

  • Article mis en ligne le

Le 5, alors que les pays arabes renforcent leurs pressions sur Damas en vue d'un règlement du dossier libanais, le président syrien Bachar Al-Assad annonce devant le Parlement, à Damas, le retrait des « forces [syriennes] présentes au Liban vers la région de la Bekaa, puis jusqu'aux frontières libano-syriennes », sans toutefois indiquer de calendrier. Il déclare que la Syrie remplira ainsi ses obligations prévues par les accords de Taëf d'octobre 1989 et par la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'O.N.U. adoptée en septembre 2004, qui exigent le retrait des forces étrangères présentes au Liban. Quelque quatorze mille soldats syriens stationnent au pays du Cèdre.

Le 7, Bachar Al-Assad et son homologue libanais Émile Lahoud, réunis à Damas, conviennent d'un « repli » des forces syriennes avant la fin du mois.

Le 8, au moins deux cent mille personnes manifestent à Beyrouth à l'appel du Hezbollah, formation chiite pro-syrienne, en faveur de « la souveraineté du Liban et la fidélité à la Syrie » et contre les « ingérences étrangères » – française et américaine, notamment.

Le 8 également, des unités syriennes stationnées dans le nord du pays entament leur repli vers la Bekaa et la Syrie. Entre quatre mille et cinq mille hommes auront quitté le pays le 17.

Le 10, le président Lahoud charge le Premier ministre Omar Karamé, qui avait démissionné en février sous la pression de la rue, de former un nouveau gouvernement.

Le 12, l'envoyé spécial de l'O.N.U. Terje Roed Larsen obtient du président Al-Assad l'assurance du retrait des membres des services de renseignement syriens présents au Liban.

Le 13, à Nabatiyé, le fief du Hezbollah, situé dans le sud du pays, quelque deux cent cinquante mille personnes manifestent de nouveau leur opposition à la résolution 1559.

Le 14, un mois après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, des centaines de milliers d'opposants manifestent à Beyrouth sous la bannière « 2005-Indépendance » pour exiger la « vérité » sur cet attentat.

Le 23, un attentat à la bombe fait trois morts près de Jounieh, au nord de Beyrouth, en zone chrétienne.

Le 24, la mission d'information de l'O.N.U. sur l'assassinat de Rafic Hariri remet son rapport au secrétaire général Kofi Annan. Sans établir la responsabilité de la Syrie, le document fait état d'« allégations troublantes » qui justifient la demande d'une enquête internationale indépendante.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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