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5-25 février 2005

Togo. Tentative de coup d'État et succession contestée du président Gnassingbé Eyadéma

Le 5, le président Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis janvier 1967, meurt brutalement. Les Forces armées togolaises « confient » le pouvoir à l'un des fils du président décédé, Fauré Gnassingbé. Elles justifient cette décision par le fait que le président de l'Assemblée nationale, Fambaré Ouattara Natchaba, qui doit constitutionnellement assurer l'intérim du pouvoir, n'est pas sur le territoire national, et que la fermeture des frontières l'empêche de rentrer au Togo. Les chefs militaires, massivement originaires du nord du pays comme l'ancien président, font allégeance au nouveau chef de l'État.

Le 6, le Parlement, contrôlé par le parti de l'ancien président, le Rassemblement du peuple togolais (R.P.T.), modifie la Constitution et le Code électoral. Il vote le remplacement de son président par Fauré Gnassingbé qui devient ainsi chef de l'État. Il charge ce dernier de mener à terme le mandat en cours, qui vient à échéance en 2008. Les communautés africaine et internationale condamnent ce coup de force.

Le 7, Fauré Gnassingbé prête serment.

Le 12, à Lomé, des affrontements meurtriers ont lieu entre des opposants, qui bravent l'interdiction de manifester durant la période de deuil national, et les forces de l'ordre.

Le 17, le président nigérian Olusegun Obasanjo, en tant que président en exercice de l'Union africaine, tente une médiation, demandant à Fauré Gnassingbé de respecter la Constitution togolaise.

Le 18, Fauré Gnassingbé s'engage à organiser une élection présidentielle dans le délai constitutionnel de soixante jours.

Le 19, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest menace le Togo de sanctions, principalement diplomatiques.

Le 19 également, à Lomé, une nouvelle manifestation de l'opposition s'accompagne de slogans contre la France, qui a toujours soutenu le régime de Gnassingbé Eyadéma.

Le 21, le Parlement annule les modifications de la Constitution effectuées le 6. Fauré Gnassingbé demeure toutefois président par intérim.

Le 25, Fauré Gnassingbé se fait désigner comme candidat du R.P.T. à l'élection présidentielle avant de renoncer à sa charge de président investi.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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