5-25 juillet 1988
U.R.S.S.. Réunion du Soviet suprême à propos de la tension nationaliste en Arménie
Le 5, un jeune manifestant arménien est tué à Erevan, lors de troubles déclenchés à l'aéroport. Il s'agit de la première victime tombée devant les forces de l'ordre depuis le début de l'agitation nationaliste en février.
Le 7, des milliers de personnes assistent à ses obsèques, ainsi qu'à celles d'un autre Arménien mort d'une crise cardiaque au cours de la même manifestation. C'est l'occasion pour la foule de rappeler sa revendication de voir rattacher à la République arménienne la région du Haut-Karabakh, qui dépend administrativement de l'Azerbaïdjan.
Le 12, les députés de la région autonome du Haut-Karabakh décident unilatéralement le rattachement de leur région à la république socialiste soviétique d'Arménie. Cette décision, sans précédent dans l'histoire de l'U.R.S.S., est un véritable défi lancé à Moscou.
Le 13, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères déclare que le pouvoir considère ce vote comme nul et non avenu. Le 18, le présidium du Soviet suprême adopte un décret qui, tout en maintenant l'appartenance du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan, prévoit des mesures concrètes « visant à réaliser l'autonomie réelle de la région ».
Le 19, le procureur général de l'U.R.S.S. menace de recourir au couvre-feu si des désordres accueillent le refus du rattachement à l'Arménie.
Le 20, des centaines de milliers d'Arméniens se rassemblent pour protester à Erevan, tandis que les contestataires appellent à une grève générale de quarante-huit heures.
Le 25, la grève générale, qui durait depuis le 23 mai à Stepanakert, chef-lieu du Haut-Karabakh, est interrompue ; de même, les manifestations se font moins fréquentes à Erevan, dans l'attente de l'entrée en vigueur des mesures annoncées en faveur des Arméniens.