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5-25 juin 1992

Tchécoslovaquie. Accélération du processus de partition après les élections

Les 5 et 6, les Tchèques et les Slovaques élisent, pour la seconde fois depuis la « révolution de velours » de 1989, leurs Parlements respectifs ainsi que l'Assemblée fédérale. Assombrie par la publication anonyme de listes de collaborateurs de l'ancien régime, la campagne électorale a porté sur le maintien de l'État unitaire et sur les conséquences du passage à l'économie de marché. Le taux de participation est de 86 p. 100. Les résultats de l'élection de l'Assemblée fédérale accordent, en Bohême-Moravie, 33,6 p. 100 des suffrages au Parti civique démocratique (O.D.S., droite) de Václav Klaus, ministre fédéral des Finances, et 33,65 p. 100 des voix en République slovaque au Mouvement pour une Slovaquie démocratique (H.Z.D.S., nationaliste) de Vladimír Mečiar. Le Mouvement civique (O.H.), qui regroupe les anciens dissidents proches du président Václav Havel, n'atteint pas le seuil de 5 p. 100 en République tchèque. Le Parti de la gauche démocratique (S.D.L., ex-communiste) recueille 14,24 p. 100 des voix en Slovaquie. Le président Havel demande à Václav Klaus de former un gouvernement fédéral. De son côté, Vladimír Mečiar se déclare hostile à la réélection de Václav Havel (l'élection du président par l'Assemblée fédérale doit avoir lieu le 3 juillet). Le Slovaque Michal Kovac (H.Z.D.S.) succédera à Alexandre Dubček à la tête de l'Assemblée fédérale.

Le 17, devant l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations entamées le 8 avec Vladimír, Mečiar, Václav Klaus déclare qu'il préfère assurer les fonctions de Premier ministre tchèque plutôt que de tenter de former un gouvernement fédéral.

Le 20, Václav Klaus et Vladimír Mečiar signent une déclaration dans laquelle ils constatent leurs divergences. L'O.D.S. reste favorable à la structure fédérale existante, à défaut de laquelle il se résout à la partition de la Tchécoslovaquie en deux États indépendants. L'H.Z.D.S. accorde sa préférence à une structure confédérale au sein de laquelle cohabiteraient deux États sujets de droit international. Les deux partis laissent aux deux Conseils nationaux le soin de définir l'avenir institutionnel de la Tchécoslovaquie avant le 30 septembre. Un gouvernement fédéral restreint doit gérer le pays d'ici là.

Le 24, Vladimír Mečiar est nommé Premier ministre du gouvernement slovaque.

Le 25, Václav Havel confirme qu'il reste candidat à un troisième mandat présidentiel. Il affirme que le référendum constitue « la seule voie constitutionnelle, démocratique et légitime » pour réformer la structure de l'État.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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