5-25 juin 1997
Algérie. Victoire du pouvoir aux élections législatives
Le 5, au terme d'une campagne électorale au cours de laquelle de nombreux meurtres ont été commis, se déroule le premier scrutin législatif – à la proportionnelle – depuis les premières élections pluralistes organisées dans le pays, en décembre 1991, remportées par le Front islamique du salut (F.I.S.) et annulées par le pouvoir. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en novembre 1996, accorde peu de pouvoir au Parlement. L'instance exécutive du F.I.S. à l'étranger prône l'abstention. Le Rassemblement national démocratique (R.N.D.) du président Liamine Zeroual, fondé en février, remporte 155 sièges sur 380, et son allié conservateur, le Front de libération nationale, ancien parti unique, 64. Le Mouvement de la société pour la paix (M.S.P., ex-M.S.I.-Hamas, islamiste modéré) de Cheikh Mahfoud Nahnah, qui participe au gouvernement, arrive en deuxième position, avec 69 élus. Une autre formation islamiste, Ennahda, plus radicale, obtient 34 sièges. Dans le camp démocrate, le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed et le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Saadi disposent chacun de 19 sièges. Le Parti des travailleurs (extrême gauche) de Louisa Hanoune obtient 4 élus. Le taux d'abstention, 34,5 p. 100, est élevé. Tous les partis, excepté le R.N.D., contestent les résultats, tandis que les observateurs internationaux critiquent le déroulement du scrutin.
Le 10, le Premier ministre Ahmed Ouyahia présente sa démission au président Zeroual, qui le reconduit, le 14, à la tête du gouvernement.
Le 25, Ahmed Ouyahia présente un gouvernement dominé par le R.N.D., au sein duquel le M.S.P. obtient quatre ministères et trois secrétariats d'État.