5-26 février 1988
Panamá. Destitution du chef de l'État Eric Delvalle
Le 5, les tribunaux fédéraux américains de Tampa et de Miami (Flo.) inculpent le général Manuel Antonio Noriega, chef des forces armées panaméennes et homme fort du pays, de trafic de drogue. Le général aurait touché des pots-de-vin des producteurs colombiens de cocaïne du « cartel de Medellín » pour faciliter l'acheminement de la drogue vers les États-Unis. Washington, qui a déjà supprimé toute aide au Panamá en 1987, tente depuis plusieurs mois de se débarrasser d'un ancien allié et collaborateur de la C.I.A. dont le régime est devenu trop ouvertement corrompu.
Le 26, l'Assemblée nationale panaméenne destitue, sous la pression de l'armée, Eric Delvalle, chef de l'État sans pouvoir, quelques heures après que ce dernier a décidé le limogeage du général Noriega. Mais Eric Delvalle, placé en résidence surveillée, réussit à s'enfuir pour prendre la tête d'un gouvernement de résistance civile. Les partis d'opposition regroupés au sein de la Croisade civile nationale appellent à la grève générale à partir du 29, alors que le parti d'Eric Delvalle se rallie à la coalition gouvernementale formée autour du nouveau président, Solis Palma. Seul en Amérique latine, le président nicaraguayen Daniel Ortega apporte son soutien au général Noriega.