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5-26 octobre 1988

Yougoslavie. Malaise social et résurgence des revendications nationales

Le 5, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans les rues de Novi-Sad, capitale de la province autonome de Voïvodine, séparée, comme le Kosovo, de la république fédérée de Serbie sur la volonté de Tito (croate d'origine) qui redoutait l'hégémonie serbe (9,3 millions d'habitants sur 23,3 millions) au sein de la fédération yougoslavie. Depuis le début de l'été, des manifestations de masse secouent ces régions avec le soutien du chef de la Ligue des communistes de Serbie, Slobodan Milosevic, qui affermit ainsi son pouvoir en jouant du nationalisme grand-serbe. Mais les revendications sont également d'ordre économique, la situation étant plus que préoccupante dans la fédération : 217 p. 100 d'inflation, 15 p. 100 de chômage et une importante dette extérieure.

Le 6, sous la pression populaire, la direction politique de la province présente sa démission « collective ».

Les 7 et 8, l'agitation gagne la république fédérée du Montenegro. À Titograd, des manifestants réclamant le départ des dirigeants politiques locaux sont dispersés sans ménagement par les forces de l'ordre.

Le 17 s'ouvre à Belgrade le plénum du comité central de la Ligue des communistes de Yougoslavie. Dans un tel contexte, on s'attend à d'imposantes purges dans les instances suprêmes. Pourtant, il n'en est rien.

Le 19, après que le président Dizdarevic eut dénoncé, la veille, « l'intolérance et les passions » qui mettent en péril le délicat équilibre fédéral, seul le limogeage – à bulletins secrets – de Dusan Ckrebic, Serbe proche de Slobodan Milosevic, constitue pour ce dernier un sérieux coup de semonce. Dans la nuit du 25 au 26, après un vote de défiance du Parlement local, le gouvernement monténégrin présente sa démission collective.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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