5-27 juin 1991
U.R.S.S.. Élection de Boris Eltsine à la présidence de la république de Russie
Le 5, Mikhaïl Gorbatchev prononce, à Oslo, son discours de réception du prix Nobel de la paix 1990. C'est l'occasion pour lui de lancer un appel à un « soutien massif » de l'Occident à sa politique de perestroïka, dont « le monde a tout autant besoin » que l'U.R.S.S. Il obtient la possibilité d'en discuter au sommet du groupe des sept pays les plus industrialisés (G7), qui doit se réunir à partir du 17 juillet à Londres : une invitation officielle à venir « immédiatement après » la fin des travaux du Sommet est envoyée le 13 à Mikhaïl Gorbatchev.
Le 11, George Bush accorde à l'U.R.S.S. 1,5 milliard de dollars de crédit pour l'achat de produits agricoles américains.
Le 12, les cent six millions d'électeurs de la république de Russie sont appelés à élire pour la première fois un président au suffrage universel. Face au favori Boris Eltsine, leader des réformateurs et populaire président du Parlement, se présentent cinq autres candidats, dont quatre membres du P.C.U.S., parmi lesquels Nikolaï Ryjkov, ancien chef du gouvernement fédéral. Avec une participation de 75 p. 100, Boris Eltsine est élu dès le premier tour : il obtient 57,3 p. 100 des suffrages exprimés, suivi par le candidat conservateur Nikolaï Ryjkov, qui recueille 16,8 p. 100 des voix. La surprise provient du bon score de Vladimir Jirinovski, candidat ultranationaliste, qui se classe troisième avec 7,8 p. 100 des suffrages. Le même jour, les habitants de Moscou et de Leningrad, appelés à désigner leur maire, confirment respectivement les réformateurs Gavriil Popov (65 p. 100 des voix) et Anatoli Sobtchak (69 p. 100). Enfin, les habitants de Leningrad, se prononçant par référendum sur le nom de leur ville, souhaitent à 54 p. 100 qu'elle retrouve son ancienne appellation de Saint-Pétersbourg.
Le 17, un accord sur l'ensemble du projet de traité de l'Union est conclu entre Mikhaïl Gorbatchev et les présidents de neuf républiques (toutes, sauf les trois pays baltes, l'Arménie, la Géorgie et la Moldavie) à Novo-Ogarevo, près de Moscou. C'est le terme de négociations entamées le 23 avril sur la nouvelle répartition des pouvoirs entre l'État central et les républiques ; ces dernières doivent désormais ratifier cet accord.
Le 20, Boris Eltsine, auréolé de sa récente victoire électorale, est reçu à la Maison-Blanche par le président George Bush. Ce dernier réussit à rendre hommage au nouveau président russe, sans porter ombrage à Mikhaïl Gorbatchev, qui reste son interlocuteur privilégié et auquel il rend d'ailleurs compte, dès le lendemain par téléphone, de ses entretiens avec le chef de file des réformateurs.
Le 27, par trois cent quarante-cinq voix sur quatre cent deux, le Parlement ukrainien reporte à septembre l'examen du projet de traité de l'Union, l'estimant incompatible avec la déclaration de souveraineté de la république. Ce rejet, outre qu'il ruine l'espoir qu'avait Mikhaïl Gorbatchev de voir le texte ratifié avant son voyage à Londres, repousse le lancement des réformes économiques qu'il préconise et qui sont conditionnées par la nouvelle répartition des pouvoirs.