5-27 mars 1995
France. Grève des fonctionnaires corses
Le 5, le Syndicat des travailleurs corses (S.T.C., nationaliste) annonce qu'il se joint à la grève générale de la fonction publique en Corse déclenchée le 27 février par la C.G.T. et F.O. Les grévistes réclament principalement le classement de la Corse en zone de résidence zéro, en raison du coût de la vie qui serait plus élevé sur l'île que sur le continent. Le S.T.C. étend ainsi le mouvement au secteur privé en réclamant des mesures compensatoires pour tous les salariés corses, ce qui revient à promouvoir un accord-cadre qui prendrait en compte les spécificités de l'île. Par cette initiative, le S.T.C. entend également obtenir sa reconnaissance officielle. Un mouvement similaire avait déjà paralysé la Corse de février à avril 1989. L'activité économique de l'île est fortement perturbée.
Le 21, le gouvernement cède à la pression de la C.G.T., de F.O. et de la F.S.U. (Fédération syndicale unitaire de l'enseignement, de l'éducation, de la recherche et de la culture), qui poursuivaient le mouvement alors que le S.T.C., la C.F.D.T., la C.F.T.C., la C.G.C. et la F.E.N. avaient accepté, le 10, ses précédentes propositions. Il annonce l'intégration de la Corse dans la zone de résidence zéro, ce qui correspond à une augmentation de 3 p. 100 du salaire brut. L'augmentation de 112 p. 100 de la prime de transport, déjà promise, reste acquise.
Le 27, les fonctionnaires reprennent le travail. Parallèlement, dans tout le pays, de nombreux salariés d'entreprises publiques et privées se mettent en grève afin d'obtenir des augmentations de salaire.