5-27 septembre 2023
France. Suicide d’un lycéen victime de harcèlement.
Le 5, un adolescent âgé de quinze ans, qui avait subi des faits de harcèlement au lycée au cours de l’année scolaire 2022-2023, se donne la mort à son domicile de Poissy (Yvelines).
Le 16, la chaîne d’information BFM-TV révèle le contenu d’un courrier adressé en mai aux parents de la jeune victime par le rectorat de Versailles au sujet du « supposé harcèlement » dont ceux-ci s’étaient plaints au proviseur du lycée Adrienne-Bolland de Poissy lors d’un rendez-vous, en mars, avant de déposer une main courante en avril en l’absence de réaction de celui-ci. Un suivi de la situation du lycéen avait finalement été mis en œuvre. Le courrier du rectorat considérait que les propos et le comportement des parents, « envers des personnels de l’Éducation nationale dont le professionnalisme et l’intégrité n’avaient pas à être remis en cause », étaient « inacceptables » et relevaient de la dénonciation calomnieuse punie par le Code pénal. Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal estime que ce courrier est une « honte ».
Le 18, Gabriel Attal réunit les recteurs auxquels il annonce le lancement d’un audit sur la gestion des cas des harcèlements lors de l’année scolaire écoulée, ainsi que la mise en place d’une évaluation annuelle des résultats de la lutte contre le harcèlement menée par les rectorats.
Le 22, BFM-TV révèle l’existence d’un deuxième courrier inapproprié du rectorat de Versailles aux parents d’une élève victime de harcèlement.
Le 24, l’ex-rectrice de Versailles au moment des faits Charline Avenel reconnaît avoir validé le principe de l’envoi d’un « courrier de réprobation » aux parents qui menacent de poursuites un enseignant, tout en niant avoir eu connaissance des courriers envoyés dans ces affaires de harcèlement.
Le 25, Gabriel Attal reconnaît que cinquante-cinq des cent vingt « courriers de réprobation » envoyés par le rectorat de Versailles au cours de l’année scolaire 2022-2023 « semblent poser question ».
Le 27, la Première ministre Élisabeth Borne, accompagnée des ministres de l’Éducation nationale, de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé, du Sport et du Numérique, présente le plan interministériel contre le harcèlement annoncé en juin. Celui-ci prévoit notamment la programmation de « cours d’empathie » dès les petites classes, l’instauration d’une « grille d’autoévaluation » du harcèlement par les élèves, la formation d’équipes dédiées au sein des rectorats, ainsi que la confiscation des téléphones portables et le bannissement des réseaux sociaux des cyberharceleurs.