5-28 avril 1992
Italie. Élections législatives et démission du président Francesco Cossiga
Les 5 et 6 se déroulent les élections législatives dont les résultats bouleversent le paysage politique italien. Minoritaire en voix avec 48,8 p. 100 des suffrages (— 4,8 p. 100), la coalition quadripartite sortante – Démocratie chrétienne, Parti socialiste (P.S.I.), libéraux et sociaux-démocrates – conserve toutefois la majorité à la Chambre des députés (331 sièges sur 630) et au Sénat (163 sièges sur 315). Piliers traditionnels de la vie politique italienne depuis la fin de la guerre, la Démocratie chrétienne et le Parti démocratique de la gauche (P.D.S., ex-Parti communiste) enregistrent de lourdes pertes. La Démocratie chrétienne n'obtient que 29,7 p. 100 des voix (— 4,6 p. 100) et deux cent six sièges (— 28) à la Chambre des députés, et le P.D.S., 16,1 p. 100 des suffrages (— 10,5 p. 100) et cent sept sièges (— 70). Ces derniers chiffres sont à rapprocher des 5,6 p. 100 de voix et des trente-cinq sièges remportés par les communistes refondateurs (orthodoxes). Le Parti socialiste obtient 13,6 p. 100 des suffrages (— 0,7 p. 100) et quatre-vingt-douze sièges (— 2). Plus accusé dans le nord que dans le sud, le recul des partis traditionnels profite essentiellement à la Ligue lombarde, mouvement hostile à la « partitocratie » romaine et favorable à la transformation de l'Italie en fédération, qui obtient 8,5 p. 100 des voix (+ 8 p. 100) et cinquante-cinq sièges (+ 54).
Le 24, Giulio Andreotti, président du Conseil investi en avril 1991, présente la démission de son gouvernement.
Le 25, le président de la République Francesco Cossiga renforce l'effet de « tremblement de terre » évoqué par la presse au lendemain des élections en annonçant son départ, deux mois avant le terme de son mandat. Sa démission est effective le 28. Élu en 1985, Francesco Cossiga militait depuis 1990 en faveur de l'instauration d'un régime présidentiel en Italie, où le rôle du chef de l'État n'est qu'honorifique.