5-28 janvier 2002
Italie - Union européenne. Tension entre Rome et Bruxelles
Le 5, Renato Ruggiero annonce sa démission. La crise entre l'europhile ministre italien des Affaires étrangères et le reste du gouvernement a éclaté à l'occasion de la mise en circulation de l'euro, critiquée par plusieurs ministres. Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord et numéro trois du gouvernement, se réjouit de cette démission, qui est accueillie avec inquiétude par les quatorze partenaires européens de l'Italie ainsi que par la Commission de Bruxelles. Le président du Conseil, Silvio Berlusconi, assure lui-même l'intérim à la tête du ministère des Affaires étrangères.
Le 14, invité par le président Carlo Azeglio Ciampi à s'expliquer sur sa politique européenne devant la Chambre des députés, Silvio Berlusconi évoque l'Europe comme « un idéal, une conviction, une nécessité », mais fustige « l'Europe du directoire, de l'exclusion ».
Le 28, le Conseil des ministres européens des Affaires étrangères met fin à une autre polémique entre Rome et Bruxelles en entérinant la nomination de Gianfranco Fini, vice-président du Conseil italien et chef de l'Alliance nationale (extrême droite), comme représentant de l'Italie à la Convention sur l'avenir de l'Europe présidée par Valéry Giscard d'Estaing. L'Italie parvient ainsi à imposer un représentant de son gouvernement aux côtés des autres représentants nationaux, en plus du socialiste Giuliano Amato, désigné en décembre 2001 par le Conseil européen de Laeken au poste de vice-président de la Convention.