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5-28 mars 2017

Turquie - Allemagne - Pays-Bas. Mise en cause de Berlin et La Haye par Ankara

Le 5, lors d’un meeting à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan qualifie de « pratiques [non] différentes de celles des nazis » les décisions de plusieurs municipalités allemandes d’interdire des réunions visant à défendre devant la communauté turque immigrée, en présence de ministres turcs, le projet de réforme constitutionnelle soumis à référendum par Ankara. L’Allemagne abrite une diaspora turque de quelque trois millions de Turcs, dont environ un million et demi de potentiels votants au référendum du 16 avril.

Le 6, la chancelière allemande Angela Merkel juge « absurdes et déplacées » les accusations du président Erdogan et souligne les « différences de vue » entre leurs deux pays en matière de liberté.

Le 7, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Çavuşoğlu, en visite à Berlin, s’adresse à ses partisans depuis la résidence du consul de Turquie avant de rencontrer, le lendemain, son homologue Sigmar Gabriel qui déclarera qu’« il n’y a pas d’alternative au dialogue ».

Le 11, les autorités néerlandaises empêchent l’avion de Mevlut Çavuşoğlu d’atterrir à Rotterdam, puis refusent l’accès au consulat turc de la ville à la ministre turque de la Famille Fatma Betül Sayan Kaya qui est reconduite à la frontière. Tous deux venaient participer à des réunions électorales en vue du référendum turc. La diaspora turque aux Pays-Bas compte environ quatre cent mille personnes, parmi lesquelles deux cent cinquante mille environ pourraient voter au référendum.

Le 12, le président Erdogan déclare, au sujet des événements de la veille à Rotterdam : « Le nazisme est encore très répandu en Occident. » Le même jour, Mevlut Çavuşoğlu est autorisé à participer à une réunion électorale à Metz, en France. Mais, au cours du mois, d’autres municipalités, en Suisse, en Belgique, en Autriche et en Suède, interdisent des réunions électorales en relation avec le référendum en Turquie.

Le 15, Mevlut Çavuşoğlu menace de « mettre fin unilatéralement » à l’accord migratoire avec l’Union européenne (UE) de mars 2016 qui vise à limiter le flux migratoire vers l’Europe en échange du versement à Ankara de 3 milliards d’euros, renouvelable une fois.

Le 28, le parquet fédéral allemand ouvre une enquête relative à des soupçons d’espionnage, par les services de renseignement turcs, de partisans du prédicateur Fethullah Gülen vivant en Allemagne. Fethullah Gülen est considéré par Ankara comme l’artisan de la tentative de coup d’État de juillet 2016.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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