5-28 septembre 2022
Royaume-Uni. Nomination de Liz Truss au poste de Premier ministre
Le 5, les adhérents du Parti conservateur élisent à la tête de leur formation la ministre sortante des Affaires étrangères Liz Truss, par 57 % des suffrages. Celle-ci était opposée au ministre des Finances sortant Rishi Sunak.
Le 6, la reine Élisabeth II nomme Liz Truss au poste de Première ministre, en tant que cheffe du parti majoritaire à la Chambre des communes. Réputée ultralibérale, Liz Truss nomme un gouvernement dont la composition marque un glissement à droite par rapport au dernier cabinet de Boris Johnson.
Le 8, Liz Truss annonce un plan d’aide non chiffré, mais évalué à 150 milliards de livres sterling (173 milliards d’euros), destiné à pallier l’augmentation des prix de l’énergie pour l’ensemble des ménages pendant deux ans et pour les entreprises pendant six mois. Le plan prévoit notamment de limiter à 2 500 livres sterling (2 882 euros) la facture annuelle d’énergie des ménages. La mesure vise à limiter l’inflation, dont le taux annuel a atteint 10,1 % en juillet. Le gouvernement choisit de financer ce plan par la dette publique, excluant toute taxation des superprofits des compagnies d’énergie. Liz Truss annonce également une relance de l’exploitation du gaz et du pétrole en mer du Nord, ainsi que la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique pour permettre l’exploitation des réserves souterraines de gaz.
Le 23, le chancelier de l’Échiquier Kwasi Kwarteng présente les grandes lignes du budget, non chiffré. Celui-ci allie la plus forte baisse d’impôts depuis 1972, qui bénéficie principalement aux hauts revenus, à une forte hausse des dépenses liée au plan destiné à pallier l’augmentation des prix de l’énergie. Le Trésor public prévoit, pour le financer, d’emprunter 72 milliards de livres sterling (82,4 milliards d’euros). Ce budget est dénoncé par l’opposition travailliste, qui le juge inégalitaire, et accueilli avec réserve par une partie des élus conservateurs, qui craignent que le durcissement monétaire et l’expansion budgétaire ne soient inconciliables. Une forte hausse des taux d’intérêt est attendue.
Le 26, le cours de la livre sterling tombe à 1,035 dollar, son plus bas niveau historique. Face aux inquiétudes manifestées par les autorités financières mondiales, le Fonds monétaire international (FMI) publie un communiqué appelant le gouvernement britannique à « envisager un soutien plus ciblé et à réévaluer ses mesures fiscales, particulièrement celles qui bénéficient aux hauts revenus ».
Le 28, la Banque d’Angleterre intervient massivement sur les marchés financiers pour acheter des obligations d’État afin d’en faire baisser le taux.