5-29 août 2022
Grèce. Révélation d’une affaire d’écoutes téléphoniques
Le 5, le directeur des services de renseignement (EYP), Panagiotis Kontoleon, et le chef de cabinet – et neveu – du Premier ministre, Grigori Dimitriadis, annoncent leur démission. Le premier, dont les services sont placés sous l’autorité directe du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, a admis, lors de ses auditions devant une commission parlementaire, avoir fait placer sur écoute des journalistes d’investigation, pour des raisons de sécurité nationale. À cette affaire s’est ajoutée, fin juillet, la révélation de la mise sur écoute du chef du Pasok-Mouvement pour le changement (Pasok-Kinal) Nikos Androulakis, par le biais du logiciel espion Predator dont plusieurs journalistes se sont également dit victimes. Grigori Dimitriadis démissionne quant à lui à la suite de la publication par des médias d’investigation d’une enquête illustrant ses liens avec la société Intellexera qui commercialise dans le pays le logiciel Predator. Le gouvernement dément toute utilisation de ce logiciel par l’État grec.
Le 8, lors d’une allocution télévisée, Kyriakos Mitsotakis reconnaît que Nikos Androulakis a été placé sur écoute par l’EYP, tout en niant en avoir été informé. Il déclare que l’opération était une « erreur » des services de renseignement car elle était « politiquement inacceptable ».
Le 29, le Parlement se prononce en faveur de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la responsabilité du Premier ministre dans ces affaires d’écoute.