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5-29 décembre 1998

France. Crise au Front national

Le 5, la crise larvée entre le président du Front national (F.N.), Jean-Marie Le Pen, et le délégué général du parti d'extrême droite, Bruno Mégret, éclate lors d'une réunion du conseil national du F.N. au cours de laquelle Jean-Marie Le Pen est plusieurs fois hué. Celui-ci avait commencé à prendre ombrage de la popularité de Bruno Mégret lors des élections au comité central du F.N., en mars 1997, au lendemain de la victoire de Catherine Mégret aux élections municipales partielles de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Leur mésentente était apparue au grand jour à l'occasion du débat sur le choix de la tête de liste pour les élections européennes en cas d'inéligibilité du président du F.N. Tandis que Bruno Mégret en revendiquait la charge, Jean-Marie Le Pen imposait sa propre épouse. Son pourvoi en cassation, en novembre, qui a suspendu l'exécution du jugement le condamnant pour violences à l'encontre d'une candidate socialiste aux élections législatives, lui permettra finalement de conduire lui-même la liste du F.N.

Le 6, lors d'une émission de radio, Jean-Marie Le Pen met en cause « une minorité extrémiste, activiste et même raciste » qui conteste ses décisions.

Le 7, Serge Martinez, membre du bureau politique, réclame la convocation d'un congrès extraordinaire. Il est suspendu du parti.

Le 9, Bruno Mégret propose à son tour, devant la crise que traverse le parti, de « donner la parole au peuple des militants » à l'occasion d'un congrès extraordinaire réuni avant les élections européennes. Les statuts du mouvement prévoient une telle éventualité si 20 p. 100 des adhérents le demandent. Jean-Marie Le Pen destitue Bruno Mégret de ses fonctions de délégué général.

Le 11, le président du F.N. annonce la suspension de quatre autres membres du bureau politique, dont Jean-Yves Le Gallou, président du groupe F.N. au conseil régional d'Île-de-France.

Le 13, les partisans de Bruno Mégret réunissent un conseil national extraordinaire où sont représentés la majorité des membres du conseil national du F.N. Ceux-ci annulent les suspensions prononcées par Jean-Marie Le Pen, mettent en cause le refus de ce dernier d'organiser un congrès extraordinaire et chargent un administrateur provisoire de préparer sa réunion.

Le 23, alors que les exclusions de secrétaires départementaux mégrétistes se multiplient, le bureau exécutif du F.N. exclut du parti Bruno Mégret et plusieurs de ses partisans, dont Jean-Yves Le Gallou et Serge Martinez.

Le 29, les dissidents déposent au siège du F.N. les signatures des quinze mille cinq cents adhérents – selon leurs dires – favorables à la convocation du congrès extraordinaire du mouvement. Ceux-ci représentent plus de 20 p. 100 des adhérents revendiqués par le F.N.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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