5-30 janvier 1999
Irak. Nouvelles propositions de résolution de la crise avec l'O.N.U
Le 5, de violents accrochages opposent, pour la première fois depuis six ans, des avions américains et irakiens dans la zone d'exclusion aérienne instaurée au sud du 33e parallèle par les Occidentaux au lendemain de la guerre du Golfe, en 1991. Des escarmouches aériennes avaient déjà eu lieu au lendemain de l'opération de bombardement américano-britannique « Renard du désert » menée contre l'Irak en décembre 1998. De nombreux autres incidents se produisent au cours du mois dans le ciel irakien.
Le 6, un membre du département d'État américain confirme les révélations publiées la veille dans le Washington Post et recueillies auprès de sources onusiennes, relatives à l'utilisation par les États-Unis d'informations collectées par la commission spéciale de l'O.N.U. chargée du désarmement de l'Irak (Unscom).
Le 12, la France adresse au Conseil de sécurité des propositions visant à mettre un terme à la crise irakienne. Paris préconise une surveillance continue et préventive de l'armement irakien par une « commission de contrôle rénovée », une levée de l'embargo pétrolier et un contrôle de l'utilisation des ressources afin d'éviter des détournements financiers au profit de la reconstitution d'un armement de destruction massive.
Le 14, les États-Unis proposent à leur tour au Conseil de sécurité de supprimer les limites fixées aux ventes de pétrole par l'Irak dans le cadre de la formule « pétrole contre nourriture ».
Le 15, la Russie émet des propositions semblables à celles de la France.
Le 17, Bagdad se déclare disposé à discuter des propositions françaises et russes. Mais le Conseil de sécurité reste divisé.
Le 30, le Conseil de sécurité décide à l'unanimité la création de trois commissions – sur le désarmement, sur la situation humanitaire et sur les prisonniers de guerre koweïtiens – chargées d'évaluer les relations de l'Irak avec l'O.N.U. Ces commissions doivent lui présenter leurs recommandations en avril. Bagdad considère que les commissions « ne servent qu'à remettre toujours à plus tard la levée des sanctions contre l'Irak ». Cette décision sonne le glas de l'Unscom, présidée par Richard Butler.