5-30 juillet 1994
Bosnie-Herzégovine. Rejet du plan de paix du « groupe de contact » par les Serbes bosniaques
Le 5, tandis que les combats se poursuivent en Bosnie en dépit de la trêve d'un mois annoncée en juin, les ministres des Affaires étrangères du « groupe de contact » sur l'ex-Yougoslavie (États-Unis, Russie, France, Allemagne, Grande-Bretagne) adoptent à Genève un plan commun de règlement du conflit bosniaque. Le projet préserve l'intégrité de la Bosnie, dont 51 p. 100 du territoire est attribué à la Fédération croato-musulmane, selon un nouveau plan de découpage, et 49 p. 100 aux Serbes bosniaques, qui en contrôlent 70 p. 100. Il prévoit également le retour dans leur foyer des réfugiés et des personnes déplacées. Ces dispositions, auxquelles le « groupe de contact » exige l'adhésion sans condition des belligérants dans un délai de deux semaines, s'accompagnent d'éventuelles pressions et pénalisations. Sont prévues, en cas d'accord, la levée progressive du blocus de la Serbie et du Monténégro, une aide à la reconstruction du pays et la présence d'une force américaine d'interposition. En cas de rejet du plan de paix, la levée de l'embargo sur les armes à destination de la Bosnie est envisagée.
Le 18, le Parlement de la Fédération croato-musulmane accepte le plan de paix.
Le 19, le Parlement de la « république serbe de Bosnie » pose des conditions à l'acceptation du projet de règlement. Les Occidentaux, dont la Russie se démarque, condamnent cette attitude.
Le 25, alors que les attaques contre la Forpronu se multiplient sur le terrain, le secrétaire général de l'O.N.U. Boutros Boutros-Ghali se prononce en faveur du retrait des casques bleus de l'ex-Yougoslavie. Les pays membres du Conseil de sécurité contestent ce point de vue.
Le 30, les ministres des Affaires étrangères du « groupe de contact », réunis pour tirer les conséquences des réponses à leur plan de paix, décident de demander au Conseil de sécurité l'accroissement des sanctions contre la Serbie et le Monténégro, et de renforcer les zones d'exclusion. De son côté, le président serbe Slobodan Milošević déclare que les Serbes bosniaques doivent accepter le plan du « groupe de contact ».