5-30 juillet 2015
Union européenne - Grèce. Compromis européen sur un troisième plan d’aide à la Grèce
Le 5, les électeurs grecs consultés par référendum repoussent par 61,3 p. 100 des suffrages le plan de réformes proposé en juin par le « groupe de Bruxelles » en contrepartie de la poursuite d’une aide internationale à Athènes. Le taux de participation est de 62,5 p. 100. Le chef de l’opposition Antonis Samaras, qui prônait le « oui » au référendum, annonce son départ de la présidence de Nouvelle Démocratie.
Le 6, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, déclarant céder au souhait de ses homologues de la zone euro et du Premier ministre Alexis Tsipras, présente sa démission. Les principales forces politiques grecques – Aube dorée et Parti communiste exclus – assurent Alexis Tsipras de leur soutien en vue des négociations à venir avec l’Eurogroupe. La fermeture des banques et le contrôle des capitaux sont reconduits.
Le 7, l’Eurogroupe se donne cinq jours pour parvenir à un ultime accord sur la situation grecque, en vue d’empêcher la sortie du pays de la zone euro. Il somme la Grèce de fournir avant le 10 juillet la liste détaillée des réformes qu’elle s’engage à mettre en œuvre, un Conseil européen devant approuver, le 12, les modalités d’une éventuelle nouvelle aide financière à Athènes.
Le 9, le gouvernement grec soumet à l’Eurogroupe, au prix de concessions sans précédent, des propositions de réformes qui entérinent les demandes formulées en juin par le « groupe de Bruxelles ».
Le 10, le Parlement grec accorde au Premier ministre, à une forte majorité, une procuration en vue de la négociation d’un accord devant l’Eurogroupe et le sommet européen.
Le 13, à Bruxelles, après trois jours de réunions très tendues de l’Eurogroupe et des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro, un accord de principe sur un plan de réformes et sur un plan d’aide qui s’assimilent à une véritable mise sous tutelle de l’économie grecque est signé. Aux propositions de réformes faites par Athènes est ajoutée, sous la pression de Berlin, la constitution d’un fonds de privatisation des actifs publics grecs pour un montant de 50 milliards d’euros. La moitié de ce fonds est destinée à recapitaliser les banques, l’autre moitié doit être affectée au désendettement et à l’investissement. Le compromis rejette toute décote de la dette publique grecque, n’envisageant qu’un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement. En contrepartie, le principe d’un troisième plan d’aide à Athènes, d’un montant de 82 à 86 milliards d’euros sur trois ans, est arrêté. La proposition allemande d’une sortie provisoire de la Grèce de la zone euro n’est finalement pas retenue.
Le 14, dans un entretien à la télévision grecque, Alexis Tsipras assume d’avoir signé « un texte auquel [il] ne croi[t] pas » pour « éviter un désastre au pays ».
Le 16, le Parlement grec adopte, grâce aux voix de l’opposition proeuropéenne – Nouvelle Démocratie, To Potami et P.A.S.O.K. –, un projet de loi comprenant notamment la hausse de la T.V.A. et la réforme des retraites exigées par l’accord conclu avec les créanciers – 39 des 149 députés de Syriza ne votent pas ces mesures. Ce vote permet à l’Eurogroupe de valider le principe de l’ouverture de négociations sur un troisième plan d’aide financière à Athènes. De son côté, la Banque centrale européenne (B.C.E.) annonce le relèvement du plafond des liquidités d’urgence accordées aux banques grecques.
Le 17, les ministres des Finances de l’Union européenne octroient à la Grèce un prêt d’urgence de 7,16 milliards d’euros sur trois mois afin de lui permettre de rembourser l’échéance due le 20 à la B.C.E. et ses arriérés au F.M.I.
Le 17 également, Alexis Tsipras remanie son gouvernement, se séparant des ministres opposés au compromis conclu le 13.
Le 20, les banques grecques rouvrent leurs portes. Le contrôle des capitaux est maintenu.
Le 30, le F.M.I. annonce qu’il subordonne sa participation au prochain plan d’aide à la Grèce à l’engagement « concret » des instances européennes à restructurer la dette publique grecque qu’il juge « insoutenable ».