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5-30 mars 1993

Italie. Poursuite des enquêtes sur la corruption dans les milieux politique et industriel

Le 5, suivant les suggestions faites le 26 février par le président de la République Oscar Luigi Scalfaro, le gouvernement adopte un projet de décret-loi destiné à apporter une « solution politique » à l'implication de nombreux hommes politiques et industriels dans des affaires de corruption et de financement illégal des partis politiques. Le texte prévoit notamment la dépénalisation des délits politico-financiers et un nouveau système de financement des formations politiques.

Le 7, pour protester contre ce projet d'amnistie partielle, le ministre de l'Environnement ex-socialiste Carlo Ripa di Meana démissionne. Devant l'hostilité générale suscitée par le décret-loi, le président de la République refuse finalement de le signer.

Le 9, le président de l'Office public des hydrocarbures (E.N.I.), qui faisait l'objet d'une enquête depuis le 13 février, est arrêté à Milan. L'E.N.I. aurait été l'un des plus gros pourvoyeurs de fonds des partis politiques au cours des dernières années. Mais l'enquête se déplace bientôt de Milan vers le sud de l'Italie, car une collusion de plus en plus nette apparaît entre le monde politique et la mafia.

Le 16, Renato Altissimo, qui fait à son tour l'objet d'une enquête, démissionne de ses fonctions de secrétaire du Parti libéral, formation appartenant à la coalition gouvernementale.

Le 21, le ministre démocrate-chrétien de l'Agriculture Gianni Fontana présente sa démission pour les mêmes raisons. Il sera imité le 30 par le ministre socialiste des Finances Franco Reviglio, qui est le sixième membre du gouvernement de Giuliano Amato à démissionner en deux mois.

Le 27, une enquête judiciaire est ouverte par le tribunal de Palerme contre Giulio Andreotti, ancien président du Conseil, pilier de la Démocratie chrétienne et sénateur à vie, qui est accusé de collusion avec la mafia.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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