5-30 novembre 2006
Irak. Condamnation à mort de Saddam Hussein et recrudescence de la guerre civile
Le 5, le Haut Tribunal pénal irakien rend son jugement dans le procès pour « crimes contre l'humanité » relatif au meurtre de cent quarante-huit civils chiites dans la localité de Doujaïl, en juillet 1982, en réponse à une tentative d'attentat contre Saddam Hussein, alors président. Le tribunal condamne à la peine de mort Saddam Hussein, son demi-frère Barzan Al-Tikriti, ancien chef des services de renseignement du régime, ainsi que l'ancien président du « tribunal révolutionnaire » du parti Baas, Awad Ahmed Al-Bandar. Quatre autres responsables de l'ancienne dictature baassiste sont condamnés à des peines de prison.
Le 10, dans un message diffusé sur Internet, le chef de la branche irakienne d'Al-Qaida, Abou Hamza Al-Muhajir, commente les résultats des élections américaines de mi-mandat, remportées par les démocrates. Il affirme que « le peuple américain a fait, par son vote, un premier pas dans la bonne direction pour sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve ».
Le 14, quelque quatre-vingts hommes revêtus de l'uniforme des forces de sécurité irakiennes pénètrent dans les locaux du ministère de l'Enseignement supérieur, contrôlé par les sunnites, et enlèvent de cent à cent cinquante personnes.
Le 21, l'Irak et la Syrie annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues en 1982.
Le 22, un rapport de l'O.N.U. estime à 3 709 le nombre de civils tués en Irak en octobre, ce qui constitue un nouveau record.
Le 23, à Bagdad, le faubourg chiite de Sadr City est le théâtre d'une série d'attentats à la bombe et d'attaques coordonnées qui font au moins deux cents morts.
Le 23 également, le ministère de la Santé, contrôlé par les chiites, est, durant 2 heures, la cible d'une attaque à l'arme lourde avant d'être dégagé par les forces américano-irakiennes. Ces opérations entraînent dès le lendemain des représailles contre la population sunnite.
Le 27, le gouvernement britannique annonce que son contingent en Irak, fort de sept mille cent hommes, sera réduit « de plusieurs milliers » avant la fin de 2007. Varsovie annonce de son côté le retrait de huit cent quatre-vingts hommes à la même date.
Le 30, le président américain George W. Bush réaffirme le soutien des États-Unis au Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, avec lequel il s'entretient à Amman, en Jordanie. Hostile à cette rencontre, l'imam radical chiite Moqtada Al-Sadr avait annoncé la veille la suspension de la participation de sa formation aux travaux du gouvernement et du Parlement.