5-30 octobre 1995
Turquie. Crise politique et annonce d'élections anticipées
Le 5, Tansu Ciller, Premier ministre démissionnaire depuis l'éclatement de la coalition au pouvoir en septembre, forme un gouvernement minoritaire qui doit bénéficier du soutien sans participation du Parti d'action nationale (extrême droite) et du Parti de la gauche démocratique (D.S.P.) de Bülent Ecevit.
Le 15, le Parlement refuse d'accorder son investiture au nouveau gouvernement. Le D.S.P. avait subordonné son soutien à la satisfaction des revendications salariales des agents du secteur public en grève, ce à quoi le Premier ministre s'est opposé pour des raisons de rigueur. Tansu Ciller a perdu également le soutien de certains députés de son propre mouvement, le Parti de la juste voie (D.Y.P.).
Le 17, le président Süleyman Demirel charge de nouveau Tansu Ciller de former un gouvernement.
Le 26, le Parlement convoque des élections législatives anticipées pour le 24 décembre.
Le 26 également, la Cour de cassation confirme la condamnation à quinze ans de prison de quatre des six députés kurdes reconnus coupables, en décembre 1994, de complicité avec la rébellion. Cette décision n'est pas pour satisfaire le Parlement européen, qui subordonne la ratification du traité d'union douanière avec les Quinze, signé en mars, à la démocratisation du régime turc.
Le 30, Tansu Ciller présente son nouveau gouvernement. Celui-ci reconduit la coalition formée du D.Y.P. et du Parti républicain du peuple, ou C.H.P. (social-démocrate), de Deniz Baykal, dont l'éclatement avait entraîné sa démission. Le C.H.P. a obtenu un meilleur équilibre des pouvoirs entre les deux membres de la coalition.