5-31 août 2013
Syrie. Massacre à l'arme chimique dans la banlieue de Damas
Le 5, le président Bachar al-Assad déclare dans un discours télévisé, au sujet du conflit qui oppose le régime à la rébellion depuis mars 2011, que « la crise ne sera résolue que sur les champs de bataille ».
Le 6, les rebelles s'emparent, au terme de neuf mois de combats, de la base aérienne de Mennegh, dans la province d'Alep.
Le 6 également, le gouvernement italien indique que le prêtre jésuite Paolo Dall'Oglio a probablement été enlevé par un groupe islamiste à Raqqa, au centre du pays, où il était venu négocier la libération d'otages.
Le 8, le président Bachar al-Assad échappe à une attaque à la roquette de son convoi par les rebelles de l'Armée syrienne libre, dans le centre de Damas.
Le 19, les inspecteurs de l'O.N.U. chargés de déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans le conflit – sans chercher à identifier les responsables – arrivent à Damas. Cette mission, dirigée par le scientifique suédois Ake Sellström, a été créée en mars à la demande du régime syrien qui avait dénoncé l'emploi présumé d'armes chimiques contre des soldats, ce même mois, à Khan Al-Assal, une ville proche d'Alep contrôlée par des groupes djihadistes. L'O.N.U. a obtenu l'autorisation de visiter deux autres sites où des attaques chimiques se seraient produites: Ataybah, près de Damas, et Homs.
Le 21, l'armée procède à des bombardements massifs des positions tenues par la rébellion dans la plaine de la Ghouta, dans la banlieue est de la capitale. Les insurgés dénoncent l'emploi de gaz toxiques, mettant en ligne sur Internet des vidéos qui accréditent la mort de centaines de civils. Tandis que Damas rejette ces accusations, le Conseil de sécurité de l'O.N.U., réuni en urgence, adopte une déclaration faisant état de sa volonté de « faire la lumière » sur ces événements. La Russie et la Chine rejettent toutefois l'intervention de la mission d'enquête sur l'emploi de gaz toxiques présente en Syrie.
Le 22, le secrétaire général de l'O.N.U. Ban Ki-moon dénonce un « crime contre l'humanité » qui aurait de « graves conséquences » si l'usage d'armes chimiques était avéré. Il demande à Damas d'autoriser la mission Sellström à enquêter sur le massacre perpétré la veille.
Le 24, les États-Unis annoncent l'envoi de renforts navals en Méditerranée orientale, tandis que les dirigeants américains, britanniques et français, qui n'expriment guère de doutes sur la responsabilité du régime syrien, se concertent sur la forme d'une riposte qu'ils jugent nécessaire.
Le 25, Damas autorise la mission Sellström à enquêter sur l'emploi de gaz toxiques dans la plaine de la Ghouta.
Le 26, lors d'une conférence de presse à Moscou, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov rejette sur les insurgés la responsabilité de l'attaque au gaz toxique du 21.
Le 26 également, les véhicules des inspecteurs de l'O.N.U. sont la cible de tireurs embusqués dans la banlieue de Damas. Les deux camps se rejettent la responsabilité de l'attaque.
Le 27, devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France réunie à Paris, le président François Hollande déclare : « Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse. La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents. » Il annonce également son intention d'accroître le soutien militaire de la France à la Coalition nationale syrienne.
Le 28, le président américain Barack Obama confirme son intention de punir le régime syrien, sans toutefois chercher à le renverser. Il affirme n'avoir pas encore décidé de la forme de cette riposte.
Le 29, le Parlement britannique rejette, par 285 voix contre 272, la motion préalable présentée par le Premier ministre David Cameron, qui évoquait le principe d'une riposte « légale et proportionnée » à l'usage d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad. Ce vote interdit toute participation du Royaume-Uni à une action militaire contre la Syrie. La veille, le gouvernement avait décidé d'attendre les conclusions des enquêteurs de l'O.N.U. avant de demander au Parlement l'autorisation d'employer la force.
Le 30, le secrétaire d'État américain John Kerry présente les preuves de la responsabilité du régime syrien dans l'attaque chimique du 21, qu'il qualifie de « crime contre l'humanité » appelant des représailles militaires. Il en estime le bilan humain à mille quatre cent vingt-neuf morts. « L'histoire nous jugera extrêmement sévèrement si nous détournons le regard », affirme-t-il.
Le 31, le président Obama crée la surprise en annonçant sa décision de demander au Congrès l'autorisation d'intervenir militairement en Syrie.
Le 31 également, les inspecteurs de l'O.N.U. quittent Damas.