5-31 décembre 2016
Syrie. Reconquête d’Alep par les forces du régime
Le 5, alors que les forces du régime et leurs alliés continuent de progresser dans les quartiers est d’Alep encore tenus par les rebelles, la Russie et la Chine mettent leur veto à l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui demandait l’instauration d’une trêve de sept jours dans la ville.
Le 11, les forces de l’organisation État islamique (EI) reprennent le contrôle de la ville de Palmyre dont elles avaient été chassées en mars.
Le 13, la Russie, alliée de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles, concluent un accord sur l’évacuation des derniers habitants et combattants des quartiers est d’Alep vers des zones situées hors du contrôle des forces du régime.
Le 14, les milices chiites alliées du régime empêchent l’évacuation des civils et des rebelles, exigeant que soit levé le siège imposé par des groupes djihadistes à deux villes chiites de la province voisine d’Idlib, Foua et Kefraya.
Le 15 débute l’évacuation des derniers civils et rebelles de l’est d’Alep, sous le contrôle de la Russie et de la Turquie.
Le 17, alors que les milices chiites ont de nouveau bloqué l’évacuation du dernier réduit rebelle d’Alep, un accord est trouvé sur l’évacuation simultanée des habitants de Foua et Kefraya, ainsi que de deux villes proches de Damas assiégées par les forces du régime, Madaya et Zebdani.
Le 19, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la résolution 2328 présentée par la France, qui prévoit le déploiement immédiat d’observateurs des Nations unies pour superviser l’évacuation d’Alep.
Le 20, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et ses homologues turc Mevlut Çavuşoğlu et iranien Mohammad Javad Zarif, réunis à Moscou, se déclarent « prêts à contribuer à l’accord déjà en cours entre le gouvernement syrien et l’opposition, et à en devenir les garants », à soutenir l’établissement d’un « cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien » – à l’exclusion des zones occupées par l’EI ou le Front Fatah al-Cham – et à garantir « un accès sans obstacle à l’aide humanitaire et la libre circulation des personnes ».
Le 22, l’armée annonce avoir repris le contrôle total de la ville d’Alep.
Le 29, le président russe Vladimir Poutine annonce la conclusion d’un accord avec la Turquie et les groupes rebelles modérés soutenus par Ankara sur l’application à l’ensemble du territoire syrien d’un cessez-le-feu. Soutenu par l’Iran, celui-ci ne concerne pas l’EI ni le Front Fatah al-Cham. Il entre aussitôt en vigueur.
Le 29 également, l’aviation russe répond à la demande de soutien de la Turquie en bombardant des positions de l’EI à Al-Bab, dans le nord du pays, que les forces turques, intervenues en août, tentent de conquérir.
Le 31, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la résolution 2336 présentée par Moscou et Ankara, qui « salue et appuie les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie et lancer un processus politique ». Mais, à la demande de Paris et de Washington, il se réfère dans le même temps à « toutes les résolutions » des Nations unies sur la Syrie, notamment la résolution 2254 de décembre 2015 relative à des négociations sous l’égide de l’ONU en vue d’une transition politique à Damas.