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5-31 décembre 2019

France. Mouvement de contestation de la réforme des retraites

Grève des transports publics, 2019 - crédits : Philippe Lopez/ AFP

Grève des transports publics, 2019

Le 5, les principaux syndicats, à l’exception des directions confédérales de la CFDT et de la CFTC, appellent à une journée d’action interprofessionnelle contre la réforme des retraites projetée par le gouvernement. Cette journée est marquée par des grèves massives, notamment dans le secteur des transports de passagers et dans l’enseignement, ainsi que par la participation de plus de huit cent mille personnes à des cortèges à travers le pays, selon le ministère de l’Intérieur. Promesse de campagne du président Emmanuel Macron, cette réforme vise à instaurer un régime de retraite universel et à lier le montant de la retraite à celui des cotisations versées par le biais d’un système à points.

Le 8, le quotidien Le Parisien indique que Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux Retraites – avec rang de ministre depuis septembre –, n’a pas mentionné, dans sa déclaration d’intérêts à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), sa fonction d’administrateur, à titre gracieux, de l’Institut de formation de la profession de l’assurance (IFPASS). Pourvoyeur de produits d’épargne-retraite, le secteur de l’assurance est concerné par la réforme des retraites. Le 9, Jean-Paul Delevoye reconnaît « un oubli » et annonce sa démission de l’IFPASS.

Le 10, alors que la grève des transports publics se poursuit, les syndicats appellent à une nouvelle journée d’action. Le ministère de l’Intérieur dénombre près de trois cent quarante mille manifestants dans le pays.

Le 11, le Premier ministre Édouard Philippe précise devant le Conseil économique, social et environnemental les détails de la réforme des retraites. Il annonce notamment l’instauration d’un « âge d’équilibre » – ou âge pivot – de la retraite à taux plein à soixante-quatre ans en 2027, en vue de parvenir à cette date à un équilibre financier du régime des retraites. Cette mesure est rejetée par la CFDT, la CFTC et l’UNSA, restées jusque-là à l’écart de la mobilisation et qui se joignent à l’appel à manifester le 17, lancé par les autres syndicats. Une partie des députés de La République en marche (LRM) déplore la perte du soutien de la CFDT, qui est favorable à un régime de retraite universel, mais hostile à la fixation d’un âge pivot à soixante-quatre ans.

Le 13, Jean-Paul Delevoye remet à la HATVP une déclaration rectifiée dans laquelle il fait état de treize mandats – contre trois précédemment indiqués – et révise à la hausse ses revenus déclarés. Cette nouvelle déclaration fait état de la poursuite d’une fonction rémunérée de président d’honneur du think tank Parallaxe après son entrée au gouvernement, ce que la Constitution interdit.

Le 16, Jean-Paul Delevoye présente sa démission. Le 18, iI sera remplacé au haut-commissariat aux Retraites par le député du Nord Laurent Pietraszewski (LRM), tandis que la HATVP décidera de transmettre le dossier au parquet.

Le 17, la troisième journée d’action contre la réforme des retraites réunit six cent quinze mille manifestants dans le pays, selon le ministère de l’Intérieur. Le Premier ministre affirme devant l’Assemblée que sa détermination est « totale ». De son côté, la CFDT préconise une augmentation des cotisations pour financer les retraites, plutôt qu’une élévation de l’âge pivot. L’intersyndicale favorable au retrait de la réforme appelle à la poursuite du mouvement durant les fêtes de fin d’année, voire « au-delà du mois de décembre ».

Le 19, à la suite d’aménagements proposés par les directions de la SNCF et de la RATP, l’UNSA Ferroviaire, deuxième syndicat de cheminots, appelle, à une courte majorité de ses délégués régionaux, à une suspension des grèves pendant les fêtes.

Le 31, lors de la traditionnelle présentation des vœux aux Français, le président Emmanuel Macron, qui s’est peu prononcé sur le mouvement suscité par la réforme des retraites, déclare que celle-ci « sera menée à son terme » et demande au gouvernement « qu’il trouve la voie d’un compromis rapide » à son sujet.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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