5-31 juillet 1983
Pologne. De « l'état de guerre » à « l'état de crise »
Le 5, moins de quinze jours après la visite du pape Jean-Paul II en Pologne, le général Jaruzelski reçoit l'ordre de Lénine, la plus haute distinction soviétique, à l'occasion de son soixantième anniversaire.
Le 11, de retour d'un voyage de onze jours au Vatican, Mgr Josef Glemp, cardinal primat de Pologne, laisse entendre que la levée de l'état de guerre, instauré le 13 décembre 1981, pourrait intervenir à l'occasion de la fête nationale, le 22.
Le 20, la Diète se réunit pour une session de deux jours consacrée à l'adoption de lois « permettant d'aider et de protéger le processus de normalisation ».
Le 21, le président du Conseil d'État annonce la levée de l'état de guerre sur l'ensemble du territoire polonais pour le lendemain. Dans son discours clôturant la session de la Diète, le général Jaruzelski dresse le bilan de ces cinq cent quatre-vingt-cinq jours de loi martiale en affirmant que l'anarchie ne reviendrait plus en Pologne.
Le 22, l'état de crise succède officiellement à l'état de guerre. L'amnistie des délits politiques, votée la veille par la Diète et qui s'applique à environ six cents détenus en liberté provisoire, ne concerne pas les principaux militants du K.O.R. (Comité d'autodéfense sociale), les anciens dirigeants de Solidarité, ni les responsables de la Confédération de la Pologne indépendante (K.P.N.) qui restent en prison.
Le 28, la Diète adopte, sur proposition gouvernementale, plusieurs amendements au Code pénal et à la loi sur la censure permettant une prévention et une répression accrue des activités de l'opposition. L'épiscopat exprime son inquiétude devant ces mesures.
Le 31, pour la première fois depuis la levée de l'état de guerre, la milice intervient à Varsovie pour disperser plusieurs centaines de personnes rassemblées autour d'une croix de fleurs dans l'église Sainte-Anne et qui criaient des slogans favorables à Solidarité.