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5-31 mars 1984

C.E.E.. Échec du sommet européen de Bruxelles, mais accord sur la politique agricole

Le 5, François Mitterrand, qui, depuis le 1er janvier et pour six mois, assure la présidence de la Communauté, rencontre Margaret Thatcher. Il s'agit, après sa « tournée européenne » de février, où il a successivement rendu visite à tous les partenaires de la France au sein de la C.E.E., et avant le Conseil européen de Bruxelles, de tenter d'obtenir du Premier ministre un assouplissement de sa position sur le problème de la contribution budgétaire de la Grande-Bretagne.

Le 8, Margaret Thatcher déclare, au cours d'une réunion du Parti conservateur, qu'elle ne se contentera pas à Bruxelles d'un simple « replâtrage ».

Dans la nuit du 12 au 13, les ministres de l'Agriculture des Dix, réunis à Bruxelles, tombent d'accord sur un programme de réduction des excédents laitiers : la production, qui a atteint 103 Mt en 1983, ne devra pas dépasser 97,8 Mt en 1985-1986. Ils transmettent en outre à leurs collègues des Affaires étrangères des propositions pour l'élimination graduelle des montants compensatoires monétaires (M.C.M.). Tandis que Michel Rocard se félicite de cet accord, déclarant que les intérêts français y sont bien défendus, les milieux agricoles expriment, parfois en manifestant, leur désapprobation.

Le 17, un compromis est élaboré sur les prix agricoles pour la campagne 1984-1985. Le principe retenu est celui d'une baisse moyenne de 1 p. 100 des prix exprimés en E.C.U.

Le 19 s'ouvre à Bruxelles le Conseil européen. Le débat se concentre sur la négociation entre Margaret Thatcher et les neuf autres membres de la C.E.E. à propos de la réduction de la contribution britannique au budget communautaire. Entre les 1 500 millions d'E.C.U. qu'elle demande et les 750 millions que les Neuf proposent, le compromis est près de se faire sur le chiffre de 1 milliard d'E.C.U. Malgré ces offres favorables, l'intransigeance du Premier ministre anglais bloque la négociation et le sommet se révèle être un échec après qu'un autre problème a surgi avec la demande du Premier ministre irlandais, Garret FitzGerald, d'autoriser son pays à déroger à l'accord sur la réduction de la production laitière. François Mitterrand, en conclusion des travaux, exhorte les Dix à réaffirmer leur fidélité au traité de Rome en évoquant un projet de Conférence européenne, où les Dix essaieraient de retrouver l'esprit des fondateurs de la Communauté.

Le 26, tandis que les agriculteurs français se mobilisent à l'appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (F.N.S.E.A.), les dix ministres de l'Agriculture sont réunis à Bruxelles et l'Irlande continue à vouloir échapper aux quotas de production laitière.

Le 31, un accord est finalement trouvé par les ministres de l'Agriculture : l'Irlande est autorisée à augmenter de 5 p. 100 sa production laitière ; les prix de la campagne 1984-1985, qui baisseront en moyenne de 1 p. 100 en E.C.U., seront relevés de 5 p. 100 pour la France, en raison de la réduction des montants compensatoires.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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