5 février-10 mars 1998
Sierra Leone. La junte chassée du pouvoir par l'Ecomog
À partir du 5, des combats opposent les militaires partisans de la junte au pouvoir aux soldats de la Force ouest-africaine d'interposition (Ecomog), principalement constituée de Nigérians. Depuis le coup d'État de mai 1997, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, dont le Nigeria fait partie, tente de rétablir dans ses fonctions le président élu, Ahmad Tejan Kabbah, renversé par une junte dirigée par le commandant Johnny Paul Koroma. De précédentes offensives étaient restées vaines. Après l'échec de sa politique au Liberia, le Nigeria entend affermir son rôle de puissance régionale.
Le 12, les forces de l'Ecomog entrent dans Freetown, la capitale. Le bilan des combats, qui se sont accompagnés de pillages, s'élève à quelques centaines de morts, dont de nombreux civils.
Le 13, la présidence nigériane déclare que ses troupes « contrôlent fermement Freetown ainsi que la plus grande partie du territoire de la Sierra Leone ». Des combats se poursuivent toutefois pour le contrôle de certaines villes de province.
Le 17, le gouvernement sierra-léonais en exil en Guinée désigne un comité de supervision chargé d'agir en son nom jusqu'à son retour à Freetown. Le commandant de l'Ecomog sur le terrain, le colonel nigérian Maxwell Kobe, en fait partie.
Le 10 mars, le président Kabbah est restauré dans ses fonctions lors d'une cérémonie à laquelle assiste le président nigérian, le général Sani Abacha.