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5 janvier-11 février 1994

Italie. Dissolution du Parlement et recomposition du paysage politique

Le 5, le dissident démocrate-chrétien Mario Segni, initiateur des référendums constitutionnels d'avril 1993 sur l'assainissement de la vie politique, annonce la création du Pacte pour l'Italie. Ce nouveau mouvement visant au regroupement des forces du centre et du centre droit est destiné à faire front à la gauche lors des prochaines élections législatives au cours desquelles s'appliquera pour la première fois le scrutin majoritaire.

Le 13, Carlo Azeglio Ciampi, président du Conseil depuis avril, remet la démission de son gouvernement au président de la République Oscar Luigi Scalfaro.

Le 16, le président Scalfaro prononce la dissolution du Parlement et fixe la date des élections législatives anticipées au 27 mars. Il charge Carlo Azeglio Ciampi de conduire le gouvernement jusqu'au scrutin, avec les pleins pouvoirs.

Le 18, la Démocratie chrétienne (D.C.) de Mino Martinazzoli, formation politique dominante des cinquante dernières années mais qui, impliquée dans de nombreuses affaires de corruption, s'est effondrée au cours des derniers scrutins, se transforme en Parti populaire italien (P.P.I.). Certains dissidents favorables, contrairement au P.P.I., à une alliance électorale avec la Ligue du Nord d'Umberto Bossi fondent le Centre chrétien-démocrate (C.C.D.).

Le 23, le Mouvement social italien de Gianfranco Fini, qui affiche à présent des convictions plus libérales que néofascistes, crée l'Alliance nationale, une coalition électorale regroupant des intellectuels de droite, des monarchistes, des chrétiens-sociaux et des dissidents de la D.C., en vue d'affronter la gauche aux élections législatives.

Le 26, Silvio Berlusconi, homme d'affaires et magnat de l'audiovisuel privé, déclare qu'il abandonne la présidence de son groupe, la Fininvest, pour se consacrer à la politique, à la tête de son mouvement Forza Italia (En avant, l'Italie).

Le 1er février, il annonce l'alliance de son mouvement avec le C.C.D. et l'Union du centre issue du Parti libéral et, le 11, avec la Ligue du Nord. Le même jour, huit partis de gauche réunis autour du Parti démocratique de la gauche (ex-P.C.I.) fondent l'Alliance des progressistes, qui regroupe notamment Rifondazione Comunista (communistes orthodoxes), le Parti socialiste, les Verts, l'Alliance démocratique (centre gauche) et le mouvement anti-mafia Rete.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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