5 juillet-1er août 1988
Royaume-Uni. Débats autour de la question de l'ordination des femmes
Le 5, le synode général de l'Église anglicane d'Angleterre, réuni à Londres, adopte par 299 voix contre 216, le principe de l'accès des femmes à la prêtrise. Mais le projet, qui avant de devenir définitif devra être débattu par le Parlement britannique, puis recevoir l'approbation royale, provoque de sérieux remous chez les anglicans du Royaume-Uni. Certaines réactions de rejet pourraient même conduire à un schisme, qui n'est d'ailleurs pas exclu par Mgr Robert Runcie, archevêque de Cantorbéry et primat de la Communion anglicane, qui rassemble soixante-dix millions de fidèles à travers le monde.
À partir du 17, la conférence de Lambeth, qui réunit tous les dix ans des évêques anglicans de tous les pays, rassemble à Cantorbéry 525 prélats. Au centre des discussions se trouve la question de l'ordination de femmes évêques. Car dans de nombreux pays, en particulier aux États-Unis, des femmes ont été ordonnées prêtres. Les Églises de ces pays envisagent donc désormais de consacrer évêques certaines d'entre elles. Les délégués catholiques et orthodoxes qui assistent aux travaux ne manquent pas de souligner que ce problème constitue un obstacle supplémentaire à la poursuite du rapprochement œcuménique.
Le 31, le Premier ministre se déclare publiquement favorable à l'ordination de femmes en Angleterre ; en effet, Margaret Thatcher estime que ce projet n'est en rien contraire à la doctrine chrétienne.
Le 1er août, la conférence adopte, par 277 voix contre 187, un compromis qui permet de maintenir la cohésion des anglicans malgré leurs divisions : les Églises qui le souhaitent pourront consacrer des femmes évêques, mais cette pratique ne sera pas encouragée.