Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

5 juillet-4 août 2009

Chine. Violentes émeutes ethniques au Xinjiang

Le 5, à Ürümqi, capitale de la région autonome du Xinjiang (située dans le nord-ouest de la Chine), la police réprime violemment une manifestation de quelques milliers de Ouïgours – musulmans turcophones qui constituent la majorité de la population du Xinjiang – organisée afin de protester contre la mort de deux des leurs survenue le 26 juin dans une usine de Canton à la suite d'un conflit avec des Han. Les émeutes auraient fait cent quatre-vingt-dix-sept morts – dont cent trente-sept Han – et plus de mille six cents blessés. Pékin estime que ces événements sont organisés par la dissidence ouïgoure en exil et accusent notamment sa leader Rebiya Kadeer, réfugiée aux États-Unis. Le président de la région autonome du Xinjiang appelle l'armée en renfort et impose un couvre-feu. Les mouvements ouïgours, dont certains revendiquent depuis des décennies l'indépendance de l'ancien Turkestan oriental, se rejoignent tous dans le rejet de la « colonisation » chinoise. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, ces mouvements à dominante islamiste sont qualifiés de « terroristes » par Pékin et font l'objet d'une répression accrue.

Le 6, alors que les forces paramilitaires contrôlent les rues d'Ürümqi, de nouvelles manifestations ont lieu pour protester contre la vague d'arrestations – plus de mille six cents personnes – qui a suivi la répression.

Le 7, environ deux cents Ouïgours, en majorité des femmes, manifestent devant les journalistes étrangers autorisés à couvrir les événements, réclamant des nouvelles de leurs proches arrêtés.

Le 7 également, des milliers de Chinois han descendent dans les rues pour se venger des Ouïgours, provoquant de violents affrontements. Un couvre-feu est imposé sur tout le territoire.

Le 7 toujours, devant la gravité de la situation, le président Hu Jintao, qui était en Italie pour participer au sommet du G8, annonce qu'il rentre à Pékin dès le lendemain.

Le 8, le calme revient à Ürümqi, quadrillée par l'armée; quelques violences sporadiques se produisent les jours suivants.

Le 4 août, la justice chinoise annonce avoir inculpé quatre-vingt-trois personnes pour « meurtres, blessures volontaires, incendies volontaires et vols » et en avoir placé sept cent dix-huit autres en « détention criminelle ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents