5 mai-1er juin 1992
France. Accident meurtrier au stade de Furiani
Le 5, quelques minutes avant le coup d'envoi de la demi-finale de la Coupe de France de football devant opposer les équipes de Bastia et de Marseille au stade de Furiani (Haute-Corse), dans la banlieue de Bastia, une tribune provisoire supportant trois mille personnes s'écroule. L'accident, dont le bilan s'élèvera à quinze morts et plus de mille cinq cents blessés, suscite une très vive émotion. Élevée à la hâte de façon à porter de huit mille à dix-huit mille places la capacité d'accueil du stade bastiais – par ailleurs vétuste –, la tribune provisoire était constituée de deux structures différentes. Utilisée pour les rangs supérieurs des gradins, la plus légère n'a pas résisté aux pressions de la foule.
Le 6, le parquet de Bastia ouvre une information judiciaire, tandis que le Premier ministre met en place une commission d'enquête administrative.
Le 8, le directeur général de la société niçoise E.G.M. Sud-Tribune, fournisseur et installateur de la tribune provisoire, est inculpé d'homicides et blessures involontaires, et écroué.
Le 9, après deux jours d'hésitations, la Fédération française de football (F.F.F.) annonce l'annulation de la finale de la Coupe de France 1992.
Le 12, le rapport de la commission d'enquête administrative est publié. Il révèle les erreurs du constructeur de la tribune, des organes de contrôle technique et des instances sportives locales et nationales. Il met en cause la ligue corse de football et le Sporting Club de Bastia dans la rédaction d'un faux procès-verbal de la commission de sécurité et la mise en place d'une double billetterie. Le 13, le préfet de Haute-Corse Henri Hurand est relevé de ses fonctions et son directeur de cabinet limogé.
Le 13, le président du S.C.B. Jean-François Filippi est inculpé, après cinq autres responsables de son club, de la ligue corse et du bureau de contrôle technique Socotec.
Le 1er juin, c'est au tour du président de la F.F.F. Jean Fournet-Fayard d'être inculpé.