5 novembre-16 décembre 2002
France. Difficile accueil des immigrés clandestins après la fermeture du centre de Sangatte
À partir du 5, conformément aux engagements pris par la France en juillet, aucun nouvel arrivant n'est accueilli au centre de la Croix-Rouge de Sangatte (Pas-de-Calais) où sont hébergés de nombreux immigrés clandestins souhaitant rejoindre le Royaume-Uni. Quelque 1 800 étrangers y demeurent encore.
Le 8, les autorités britanniques promulguent la nouvelle loi sur l'immigration, qui durcit les conditions d'accès au Royaume-Uni, comme Londres s'y était engagé en juillet.
Le 9, le maire de Calais accepte d'ouvrir l'église Saint-Pierre-Saint-Paul, fermée pour réfection, pour abriter jusqu'au 12 les clandestins qui continuent d'affluer dans la région. Ceux qui ne sont pas expulsables en raison de leur nationalité et qui ne déposent pas de demande d'asile politique se voient notifier un arrêté de reconduite à la frontière dont l'exécution est différée. Les élus locaux demandent des consignes au gouvernement.
Le 12, une centaine d'immigrants kurdes irakiens ou afghans refusent de quitter l'église, réclamant d'être admis dans le centre de Sangatte.
Le 14, l'église est évacuée sans brutalité par la police, à la demande du maire, avec l'accord de la quasi-totalité des élus locaux, à l'exception des Verts. La majorité des clandestins déposent une demande d'asile en France.
Le 2 décembre, les gouvernements français et britannique annoncent que le centre de Sangatte sera définitivement fermé avant le 30 décembre, soit trois mois plus tôt que la date initialement prévue. Londres s'engage à accueillir, « en qualité de travailleurs et non de demandeurs d'asile », la totalité des Irakiens ainsi que les Afghans qui ont des attaches familiales au Royaume-Uni, soit environ 70 p. 100 des réfugiés. La France promet d'accorder aux autres une autorisation de travail.
Le 16 décembre, le centre de la Croix-Rouge de Sangatte, qui a accueilli quelque 70 000 personnes depuis 1999, ferme effectivement ses portes. Tandis que des réfugiés continuent à affluer dans la région, le gouvernement adopte des mesures d'éloignement à l'encontre des immigrés clandestins interpellés.