5 novembre-2 décembre 2009
Honduras. Élection de Porfirio Lobo à la présidence et sortie de la crise politique
Le 5, le gouvernement issu du coup d'État du 28 juin démissionne en bloc pour permettre la formation d'un gouvernement d'union nationale, prévu par l'accord difficilement négocié et finalement signé le 30 octobre entre le président déchu Manuel Zelaya et son successeur de facto Roberto Micheletti. Toutefois, ce gouvernement ne comporte aucun représentant du camp de Manuel Zelaya.
Le 6, Washington appelle les deux parties à retourner à la table des négociations, tandis que Manuel Zelaya accuse Roberto Micheletti d'avoir torpillé l'accord.
Le 19, le président de facto annonce qu'il quittera le pouvoir du 25 novembre au 2 décembre pour permettre la tenue du scrutin présidentiel prévu le 29 novembre. Manuel Zelaya, réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, réclame le report de l'élection présidentielle pour qu'elle puisse être « légitimée » dans le pays et à l'étranger.
Le 29, à l'issue du scrutin, Porfirio Lobo, le candidat du Parti national (conservateur), remporte l'élection avec 55 p. 100 des voix, face à son rival, Elvin Santos, le candidat du Parti libéral – la formation de Manuel Zelaya et de Roberto Micheletti –, qui obtient 37 p. 100 des suffrages. Le vainqueur doit faire reconnaître la légitimité de son élection, largement contestée par plusieurs pays latino-américains dont le Brésil, le Venezuela, l'Argentine, le Chili et l'Équateur, car organisée par un pouvoir putschiste sans retour préalable à l'ordre constitutionnel. En raison de l'absence d'observateurs internationaux, le chiffre de la participation ne peut être vérifié. Les défis de Porfirio Lobo sont immenses. Il prône la réconciliation nationale et présente un programme de lutte contre la pauvreté alors que le pays s'enfonce dans la récession à la suite de la crise mondiale et des sanctions internationales imposées depuis le putsch.
Le 2 décembre, selon les termes de l'accord signé le 30 octobre, la restitution du pouvoir au président Zelaya est soumise au vote du Congrès; les députés votent contre le rétablissement de ce dernier dans ses fonctions jusqu'au terme de son mandat le 27 janvier 2010.