5 septembre-6 octobre 2021
Guinée. Putsch contre le président Alpha Condé
Le 5, des membres des forces spéciales menés par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya renversent le président Alpha Condé qu’ils retiennent prisonnier. Premier président démocratiquement élu depuis l’indépendance, celui-ci avait obtenu un troisième mandat en octobre 2020 après avoir pour cela modifié la Constitution. Sa réélection contestée avait provoqué des manifestations violemment réprimées. Un Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) annonce l’instauration d’un couvre-feu, la fermeture des frontières et le remplacement des ministres, préfets et gouverneurs de région. Mamady Doumbouya justifie le coup d’État par « la politisation à outrance de l’administration, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ».
Le 1er octobre, Mamady Doumbouya prête serment devant la Cour suprême comme « chef de l’État et chef suprême des armées ». Selon les termes de la « charte » de la transition, celui-ci « détermine la politique de la Nation » et « peut prendre des ordonnances » pour la durée d’une période de transition qui sera fixée d’un « commun accord » entre la junte et les forces vives du pays. Mamady Doumbouya, qui a ordonné la réouverture des frontières, affirme que son pays honorera ses engagements internationaux.
Le 6, Mamady Doumbouya nomme un Premier ministre civil, l’ancien sous-secrétaire général des Nations unies Mohamed Béavogui.