6-11 février 1998
France. Assassinat du préfet de Corse
Le 6, le préfet de la région Corse, Claude Érignac, est tué par balles, à Ajaccio. L'enquête s'oriente vers deux pistes : la piste mafieuse, liée à l'opposition du préfet Erignac à deux projets d'investissement en Corse financés par de l'argent présumé sale ; la piste du groupe nationaliste Sampieru, qui avait revendiqué une opération commise en septembre 1997 au cours de laquelle avait été volée l'arme retrouvée sur les lieux de l'assassinat du préfet. Les interpellations opérées les jours suivants n'aboutissent à aucun résultat concernant l'enquête.
Le 9 est publié un communiqué non signé revendiquant l'assassinat. Ses termes laissent supposer une origine nationaliste.
Le 9 également, le président de la République, le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, les ministres de l'Intérieur, de la Défense, de la Justice, de l'Économie, de la Fonction publique, et les dirigeants des grandes formations politiques rendent hommage, à Ajaccio, au préfet assassiné. Dans son allocution, le chef de l'État dénonce « la folie meurtrière, la politique du pire, la dérive mafieuse » et affirme qu'il ne laissera pas « le crime et le non-droit s'installer en Corse ».
Le 10, Lionel Jospin, devant l'Assemblée nationale, annonce une mobilisation « dans la durée » du gouvernement et de « tous les services de l'État ».
Le 11, Bernard Bonnet est nommé en Conseil des ministres pour remplacer Claude Érignac. Il prendra ses fonctions le 13.
Le 11 également, plus de quarante mille personnes manifestent, dans l'île, contre la violence en Corse, à l'appel des femmes du Manifeste pour la vie, mouvement créé en réaction aux violences internationalistes de 1996.