6-12 janvier 1982
France. Impact des événements polonais sur la vie politique française
Le 6, la commission exécutive de la C.G.T. approuve, par 88 voix contre 9 et 3 abstentions, le rapport de Pierre Gensous, secrétaire confédéral. En ce qui concerne la Pologne, ce rapport reprend la position du bureau confédéral et affirme que Solidarité a contesté le régime. Il adopte, d'autre part, une position plus critique à l'égard de l'action économique du gouvernement en France. À propos des contestataires regroupés au sein d'une « coordination syndicale pour Solidarité », Georges Séguy estime qu'« il appartiendra au congrès et aux instances dirigeantes d'apprécier » si ce « mouvement d'opposition concertée » est en « infraction à la règle démocratique ».
Le 8, les dirigeants du Parti socialiste et du Parti communiste, réunis au siège du P.C.F., « confrontent leurs points de vue sur la situation en Pologne et constatent à cet égard des différences et des divergences », mais réaffirment leur volonté de continuer à gouverner ensemble. Cette rencontre répondait au souhait exprimé par François Mitterrand, le 4, lors des cérémonies de vœux à l'Élysée : « Veillez à l'union nécessaire des forces politiques » que représente la majorité.
Le 12, François Mitterrand réunit ses principaux ministres à l'Élysée pour leur signifier à nouveau « que la politique extérieure relève de sa responsabilité directe et qu'il lui appartient que la France parle d'une seule voix sur ces problèmes ». Ce rappel à l'ordre vise deux membres du gouvernement : Claude Cheysson, qui avait déclaré, le 10, qu'il fallait saisir l'« horrible occasion » polonaise pour « démontrer la nature véritable » du « totalitarisme » en Europe de l'Est ; Charles Fiterman, qui avait engagé la veille une polémique avec Jean Poperen, numéro deux du P.S., qui avait critiqué la position du P.C.F. sur l'affaire polonaise.