6-14 janvier 1983
France. Polémiques autour des projets de réforme de l'enseignement
Le 6, Louis Legrand, professeur de sciences de l'éducation à l'université Louis-Pasteur de Strasbourg, présente le rapport de la « mission d'étude pour l'amélioration du fonctionnement des collèges », mise en place un an auparavant par Alain Savary, ministre de l'Éducation nationale. Intitulé « Pour un collège démocratique », ce projet de réforme tend à limiter au maximum les redoublements, institue un système de tutorat et unifie les horaires de tous les enseignants. Les professeurs ne seront plus formés à une discipline mais à une « famille de disciplines » ainsi qu'à la psychologie, à la sociologie et à la communication. Les syndicats enseignants expriment une satisfaction quasi générale mais l'opposition dénonce violemment ce projet dont Alain Savary annoncera, le 1er février, qu'il a décidé de retenir plusieurs propositions.
Le 6 également, le ministre présente un avant-projet de loi sur l'enseignement supérieur devant la Conférence des présidents d'université qui l'accueille favorablement. Cet avant-projet souligne l'importance de la cohésion du service public de l'enseignement supérieur afin d'éviter la compétition entre les grandes écoles et l'Université. Il vise également à une meilleure adaptation des formations aux évolutions technologiques et économiques de la société. Les syndicats enseignants et étudiants proches de la majorité font un accueil réservé au texte, tandis que les syndicats proches de l'opposition le rejettent en quasi-totalité.
Le 9, en réponse aux propositions gouvernementales présentées le 20 décembre sur l'unification du système éducatif, le Comité national de l'enseignement catholique refuse l'ouverture de négociations avant l'obtention de « garanties explicites » sur sa liberté.
Le 13, Alain Savary reporte à plus tard (sans doute après les élections municipales) l'ouverture des négociations. Le ministre propose des « contacts directs » afin d'éclaircir la situation, proposition acceptée le 14, par le Comité de l'enseignement catholique.