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6-16 février 1989

Pologne. Ouverture de la « table ronde » entre le pouvoir et Solidarité

Le 6, cinquante-sept représentants du pouvoir, de l'opposition et de l'Église se réunissent autour d'une table ronde au siège du gouvernement, à Varsovie. Face au général Czesław Kiszczak, ministre de l'Intérieur, Lech Wałęsa dirige la délégation des vingt-quatre membres de Solidarité. Au premier, qui lie le rétablissement du pluralisme syndical à la participation de l'opposition à des élections législatives « sans confrontation », qui pourraient avoir lieu à la fin du printemps, le second répond en réclamant la fin du monopole du pouvoir. À l'issue de cette première réunion, la « table ronde » se scinde en trois groupes de travail : réformes économiques, réformes politiques, et pluralisme syndical proprement dit. Tandis que ces trois commissions se réunissent à Varsovie, Lech Wałęsa se rend à plusieurs reprises en province. Alors que des grèves se multiplient, il explique que les négociations ne peuvent avoir lieu sous une telle pression.

Le 10, Mieczysław Rakowski, Premier ministre et membre du bureau politique du P.O.U.P., déclare, dans Le Monde, que le parti est prêt à renoncer au monopole du pouvoir. Il se rend le 14 à Paris pour une visite de travail « privée » consacrée à l'épineux problème de la dette extérieure : 38 milliards de dollars, que le pays est incapable de rembourser.

Le 16, un accord se dessine sur les aspects juridiques de la légalisation de Solidarité et sur la modification de la loi syndicale de 1982. Mais il faut le compléter par son corollaire politique exigé par le pouvoir : des élections où l'opposition ne pourrait pas obtenir plus de 40 p. 100 des sièges.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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